La filiale immobilière du groupe lorrain prend le contrôle de la start-up parisienne Beauregard pour transformer des bâtiments désaffectés en logements neufs.
Transformer une prison, un couvent ou une caserne en immeuble d’habitation conforme aux standards contemporains ne s’improvise pas. Pour investir cette niche, Demathieu Bard Immobilier , filiale du major du BTP Demathieu Bard (1,7 milliard de chiffre d’affaires et 3.800 salariés en 2022), installé en Moselle, s’est assuré le concours de la start-up parisienne Beauregard. Fondateurs de la société en 2021, Vincent Louton et Louis Icard, deux experts du secteur, ont sillonné la France durant trois ans pour détecter une trentaine de programmes immobiliers potentiels dans des bâtiments patrimoniaux ou historiques désaffectés.
Beauregard avait besoin d’un partenaire technique et financier pour asseoir sa crédibilité auprès des banques privées, vendre ses premiers logements et poursuivre ses opérations plus confortablement.
explique Philippe Jung, directeur général de Demathieu Bard Immobilier
Porté par le plan « zéro artificialisation nette »
En mars prochain, trois nouveaux programmes, dont deux monuments historiques, viendront s’ajouter aux trois premières opérations commercialisées au cours du dernier semestre – 13 logements dans une bastide toulousaine du XIXe siècle, 69 autres dans une ancienne caserne à Niort (Deux-Sèvres) et 10 appartements implantés dans une banque désaffectée de Vallauris Golfe-Juan (Alpes-Maritimes).
Beauregard s’est d’ores et déjà assuré la maîtrise foncière de 15 programmes résidentiels (représentant 360 appartements) et développe 17 autres projets qui doivent permettre la réalisation de 500 logements. Intervenant sur des bâtiments de tout type et d’époques différentes, la structure a également constitué un portefeuille d’architectes et de maîtres d’oeuvre spécialisés.
Désormais actionnaire de Beauregard à hauteur de 51 %, Demathieu Bard entre dans le cercle fermé des opérateurs en restauration immobilière, aux côtés d’opérateurs historiques tels que Histoire et patrimoine (Altarea), le groupe François 1er, le bordelais CIR ou Nouveau Siècle, récente filiale de Bouygues immobilier.
Sur ce marché, chaque opportunité est un cas particulier. Les projets sont souvent coconstruits avec l’architecte des Bâtiments de France et nécessitent des montages juridiques et techniques complexes. Mais les élus sont généralement satisfaits de pouvoir reconvertir des bâtiments qui méritent d’être restructurés dans le respect de leur intégrité.
indique Philippe Jung
La Loi Malraux, qui favorise l’investissement locatif dans des biens inscrits au Patrimoine ou dans des quartiers protégés, et le plan « zéro artificialisation nette » , favorisent ce mode de recyclage urbain.
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