Le département du Grand Est n’a obtenu du ministre de la Santé aucune mesure forte. Avec un taux d’incidence de 300 personnes pour 100.000 habitants et une forte propagation des variants, la situation est pourtant préoccupante et assez inexpliquée.
« Visite de courtoisie », « venu pour ne rien dire », « rendez-vous manqué »… La visite d’Olivier Véran vendredi à Metz a suscité des commentaires peu amènes, tant la faiblesse des mesures gouvernementales a déçu sur place. En quatre heures de déplacement, le ministre de la Santé a certes écouté les élus et les représentants de l’autorité régionale de santé. Mais les réponses apportées samedi, au lendemain d’arbitrages sollicités auprès de Matignon et du ministère de l’Education, ont laissé les Mosellans sur leur faim. Les annonces se résument à la prolongation du délai de quarantaine, qui passe de sept à dix jours en cas de test Covid positif, et à des promesses imprécises sur une intensification des campagnes de détection et de vaccination.
Variant mosellan
Avec un taux d’incidence de 300 personnes pour 100.000 habitants et une forte propagation des variants , la situation en Moselle est pourtant préoccupante et mystérieuse. Nul n’explique par exemple l’explosion du variant sud-africain, qui représente 40 % des contaminations dans les zones semi-rurales de l’est mosellan. Perplexe, le corps médical évoque même l’hypothèse d’un « variant mosellan » qui aurait muté dans ce département frontalier du Luxembourg et de l’Allemagne.
Cette particularité géographique n’appelle pourtant pas à une fermeture des frontières.
Une telle décision aurait eu pour principale conséquence de déstabiliser le système de santé luxembourgeois, fortement tributaire des soignants français.
Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle
Le Grand-Duché contribue d’ailleurs au dépistage et à la vaccination des frontaliers.
Improvisation
Les élus, qui demandaient unanimement une accélération des vaccinations, se disent déçus par les 2.000 doses promises dès cette semaine – sans visibilité pour la suite. A l’exception de François Grosdidier, le maire de Metz, nul ne semble toutefois regretter un reconfinement local, d’autant que le système hospitalier, fortement sollicité, n’est pas encore saturé.
En revanche, le refus de fermer les établissements scolaires une semaine avant le début des vacances oblige les chefs d’établissements à improviser au fil des dépistages. Le groupe scolaire Jean XXIII, qui compte parmi les principaux établissements de Metz avec 700 élèves, a ainsi dû revenir samedi soir sur l’annonce d’une réouverture prévue ce lundi.
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