Faute de réelle divergence entre projets, le débat à Nancy se focalise sur la rivalité entre le maire sortant radical Laurent Hénart et Matthieu Klein, président socialiste du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
Quatrième round en vue entre Laurent Hénart et Mathieu Klein lors des municipales ce week-end à Nancy. Donnés à stricte égalité (34 % d’intentions de vote chacun) dans un sondage Ipsos datant de février, le maire sortant et son challenger, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, se sont déjà affrontés au cours de trois élections, dont les municipales de 2014. Dans l’ancienne capitale des Ducs de Lorraine, la nouvelle confrontation se déroule dans une atmosphère glaciale.
Macron-compatibles
La joute ne saurait être idéologique entre des candidats tous deux « Macron-compatibles ». Elle met aux prises deux professionnels de la politique. Co-président du Mouvement radical, Laurent Hénart, 51 ans, réunit sur sa liste des personnalités de centre-droit, dont Valérie Debord, vice-présidente LR du Conseil régional du Grand Est, et la députée LREM Carole Grandjean. Ses chances de victoire sont obérées par les candidatures de deux de ses anciennes colistières de 2014, la militante du patrimoine Françoise Hervé et Patricia Melet, partisane revendiquée d’une droite dure.
Unique président socialiste de conseil départemental de la région Grand Est, Mathieu Klein, 44 ans, s’est gardé de briguer l’investiture du PS, dont il revendique néanmoins le soutien. L’ancien porte-parole de Manuel Valls, qui assure avoir décliné en 2018 l’offre d’Edouard Philippe d’entrer au gouvernement, a été rejoint par le Parti communiste et des personnalités écologistes.
Mais plusieurs membres de sa majorité départementale ont rallié la liste de Laurent Watrin, transfuge du Modem investi par Europe écologie-Les Verts. Journaliste en retrait éditorial de France Bleu, ce dernier est crédité de 12 % d’intentions de vote et espère jouer plus qu’un rôle d’arbitre.
Prudence budgétaire
Dans une ville de 106.000 habitants peu piétonne, saturée aux heures de pointe et traînant comme un boulet le tramway chaotique mis en service en 2002, la circulation constitue un enjeu majeur. Partisan d’une écologie « non punitive », Laurent Hénart prône la concertation pour doubler les parcours piétonniers . Mathieu Klein délimite d’ores et déjà un périmètre piéton élargi et promet la gratuité partielle des transports en commun.
Centrale, la question du nouveau tram, qui représente un coût de 488 millions d’euros, ne constitue pas une véritable pierre d’achoppement. Egalement conseiller communautaire. Matthieu Klein s’est prononcé en décembre 2019 en faveur du projet porté par la métropole du Grand Nancy et son président André Rossinot, mentor historique de Laurent Hénart.
L’endettement des grandes villes s’invite dans la campagne des municipales
L’investissement, qui grèvera durablement les finances de la ville, incite les deux candidats à la retenue, d’autant qu’ils s’engagent l’un et l’autre à ne pas augmenter les impôts. Voulant mettre Nancy « dans le Top 10 » des métropoles françaises, Laurent Hénart propose la création d’une salle de spectacles supplémentaire et d’un nouveau festival.
Matthieu Klein revendique sa maîtrise des mécanismes de subvention et prévoit un fonds « Made in Nancy » de 50 millions d’euros abondé par des investisseurs privés pour accompagner les jeunes entreprises dans leur essor. Au coeur de l’une des métropoles les plus endettées de France – la dette du Grand Nancy frôle le milliard d’euros -, l’heure n’est plus aux promesses pharaoniques.
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