Le projet de Suez d’usine d’incinération à haute performance énergétique représente un investissement de 66 millions d’euros. L’équipement procurera deux ans de travail à 100 personnes, dont 10 % en insertion.
Maître d’ouvrage de la reconstruction de l’usine d’incinération de Rambervillers, l’Etablissement vosgien d’optimisation des déchets par l’innovation et l’action (Evodia) ne peut que se réjouir d’un apparent paradoxe : le projet Féniix, attribué à Suez pour 66 millions d’euros, traitera moins de déchets que l’installation actuelle. Mais il en tirera presque deux fois plus d’énergie.
La nouvelle usine met en oeuvre les meilleures techniques environnementales, notamment en matière de rejets, et générera 2,5 millions d’euros d’économies par an.
Benoît Jourdain, président d'Evodia
Les travaux de démolition ont débuté, mais l’implantation de la nouvelle ligne de traitement a pris du retard. Féniix doit néanmoins entrer en service à la date prévue, en février 2021.
Le département partait de loin, avec une installation de trois fours dont deux datant de plus de trente ans. L’équipement actuel présente une capacité de traitement de 95.000 tonnes de déchets par an pour une production énergétique de 38.000 MWh électriques. Doté d’une capacité de 77.000 tonnes annuelles, Feniix s’adaptera à la réduction du tonnage collecté et produira 50.000 MWh électriques et 7.000 MWh de chaleur qui seront valorisés dans un nouveau réseau de chauffage urbain.
Produire de la spiruline
Suez s’est également engagé à créer une unité de production de spiruline, une algue séchée à forte valeur nutritive dont la culture, à proximité de l’usine d’incinération, pourrait utiliser 13.000 MWh de chaleur fatale.Le contrat a également été assorti par Suez d’une mesure visant à réserver 4 millions d’euros d’achats à des entreprises vosgiennes, soit l’essentiel des travaux de génie civil, de charpente et de chauffage urbain. Un partenariat a été signé avec la Fondation agir contre l’exclusion (FACE), dont Suez est cofondateur dans les Vosges.
Un chantier local
Sur le plan social Féniix a constitué une bonne surprise. Il est rare qu’un tel chantier implique autant le territoire.
Anne-Claire Goulon, cogérante du groupe Livio, première entreprise vosgienne de BTP et présidente départementale de FACE
Le chantier mobilisera 100 personnes, dont la moitié de Vosgiens, durant deux ans, avec au moins 10 % de salariés en insertion. FACE a déjà mobilisé une vingtaine de partenaires institutionnels pour recruter des demandeurs d’emploi, assurer les formations nécessaires et anticiper la création d’emplois durables.
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