Le Luxembourg manque de codeurs pour satisfaire une industrie digitale en pleine expansion. Soutenu par le Fonds social européen, le programme Fit4codingJobs a déjà formé 100 stagiaires immédiatement opérationnels.
Mi-septembre, les stagiaires de la huitième session de la formation « Fit4coding » ont obtenu leur certificat au cours d’une cérémonie peu banale : Nicolas Schmitt, ministre luxembourgeois du Travail et de l’économie sociale et solidaire et Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem – équivalent grand ’ducal de Pôle emploi – ont remis leur diplôme en main propres à la huitième promotion de futurs codeurs.
80 % de stagiaires placés
Les représentants de l’Etat tenaient à saluer le passage du seuil de 100 développeurs certifiés et à mettre en exergue des résultats encourageants : dispensée par l’organisme de formation meurthe-et-mosellan Numéricall dans les locaux du Technoport d’Esch-Belval, du côté luxembourgeois de la frontière, les modules financés par le ministère du Travail luxembourgeois, l’Adem et le Fonds social européen (FSE) rencontrent un net succès, avec un taux de placement de plus de 80 % dans les six mois suivant la formation.
Fit4coding, auquel a succédé le Fit4codingjobs, constitue un programme innovant bien utile à notre économie. Il a permis de cibler en priorité des jeunes décrocheurs de l’université et leur a ouvert des perspectives de métiers réellement porteurs.
Pascal Flammang, en charge de la gestion technique et financière du FSE
A la première formation initiée par l’Adem a succédé un deuxième programme légèrement remanié, qui prévoit de former 90 demandeurs d’emploi pour la période 2018/2019. Très intensive, la formation de 490 heures sur trois mois représente un coût de 560 000 euros cofinancée pour moitié par le FSE.
Hardskills et softskills
L’Adem sélectionne les demandeurs d’emploi en fonction de leur motivation, indépendamment de toute compétence en informatique.
Dans l’univers du web, les compétences comptent plus que les diplômes. Nous avons développé une pédagogie basée sur la pratique combinant les hardskills et les softskills.
Brigite Lepage, directrice de Numéricall
Mesurables et validées par des diplômes ou certificats, les connaissances techniques ou universitaires (hardskills) constituent les premiers points de repères pour un DRH. S’y ajoutent les softskills (compétences comportementales) permettant au candidat de s’adapter à son futur environnement de travail.
Codeurs prêts à l’emploi
La combinaison de ces deux approches a permis au programme Fit4coding de proposer aux employeurs grand-ducaux les compétences de candidats immédiatement opérationnels. Les stagiaires ont appris les langages de programmation et les technologies les plus fréquemment utilisés par les entreprises pour développer des sites web (HTML, CSS, JS, PHP, Angular, Symfony…).
Des débouchés visibles
A cette formation intensive dispensée en anglais s’est ajoutée un module « Employabilité » incluant techniques et postures vers l’emploi. A intervalles réguliers, des professionnels – parmi lesquels des recruteurs potentiels – sont venus présenter aux stagiaires les réalités et les perspectives du métier. Place forte de l’innovation numérique au Luxembourg, le Technoport, inséré dans le décor spectaculaire des anciens hauts-fourneaux, offre un environnement propice : les nombreuses start-up qui y sont implantées constituent des exemples visibles de débouchés.
Transition numérique en interne
Lauréate, fin 2017, du European Digital Skill Award décerné par la Commission européenne dans la catégorie « Best Practice », Fit4coding a permis d’intégrer 30 % d’ « alloctones », terme désignant au Luxembourg des personnes ayant des racines non-luxembourgeoises. Fortement tributaire de la main d’œuvre étrangère, le Grand-Duché tente également de répondre à la transition numérique en mobilisant des ressources internes. Le programme Digital Skills Bridge, lancé en mai dernier par le ministère de Travail et l’Adem, s’adresse aux entreprises et aux salariés dont l’activité sera radicalement transformée par les nouvelles technologies. Après un bilan de compétences, les salariés suivront une formation continue sur mesure qui leur permettra d’intégrer une nouvelle fonction dans la même entreprise ou auprès d’un nouvel employeur.
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