Pionnière de la coopération franco-allemande, l’Isfates a formé en quarante ans 3.000 cadres qui ont renforcé l’industrie et les échanges dans les deux pays. Ses 12 cursus binationaux sont recherchés dans l’espace frontalier et au-delà.
La modestie n’empêche pas l’excellence. Peu connu des Messins, dirigé par une toute petite équipe et encadré par des responsables de filière le plus souvent bénévoles, l’Institut supérieur franco-allemand de technique, d’économie et de science (Isfates) n’a pas la notoriété des grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce. Mais ses étudiants mettent en général une semaine à trouver un emploi, tant ses diplômes constituent un gage de qualité dans l’espace transfrontalier et au-delà. En quarante ans d’existence, l’institut a placé près de 3.000 diplômés dans des entreprises françaises et allemandes, mais aussi dans les cinq continents.
Nous cultivons des valeurs d’ouverture et de diversité et misons davantage sur l’entraide que sur la compétition. L’Isfates joue un rôle d’ascenseur social. Les études menées au cours des deux dernières décennies indiquent qu’entre cinq et dix ans après avoir obtenu leur diplôme, nos étudiants occupent les mêmes postes que s’ils étaient sortis des meilleures écoles d’Allemagne ou de France.
Gabriel Michel, directeur de l'Isfates
Développer de nouvelles activités
Issu d’une coopération historique entre l’université de Lorraine et la HTW Saar (Hochschule für Technik un Wirtschaft des Saarlandes) de Sarrebruck, l’Isfatès dispense depuis quarante ans un cursus franco-allemand ouvert à l’international. Anticipant le déclin du charbon et de l’acier, ses trois filières initiales – le génie mécanique, l’électricité et la gestion – devaient former des cadres pour développer de nouvelles activités dans la Grande Région Sarre-Lorraine-Luxembourg. L’école propose désormais à ses 400 étudiants français et allemands sept licences et cinq masters dans les domaines des sciences de l’ingénieur, en logistique, en tourisme et en management international. Les doubles diplômes se sont parfois élargis à des diplômes reconnus, selon les filières, par jusqu’à six pays.
Nous cultivons des valeurs d’ouverture et de diversité et misons davantage sur l’entraide que sur la compétition.
Gabriel Michel, directeur de l'Isfates
Inspiré par la pédagogie des pays du nord de l’Europe, l’enseignement repose sur l’acquisition des compétences interculturelles sur le terrain : les étudiants ne passent que trois de leurs dix semestres de scolarité à Metz, effectuant le reste de leur parcours à la HTW de Sarrebruck, puis en Europe dans le cadre de stages Erasmus ou à l’international, notamment au Québec, à la faveur d’une coopération étroite avec Polytechnique Montréal.
Au début de la première année, on perçoit nettement les différences entre étudiants français et allemands. A la fin du cursus, on ne les distingue plus, tant les échanges les ont transformés : les uns et les autres sont devenus adaptables et enclins au consensus.
Gabriel Michel
Fragilité des ressources
Avec seulement quatre personnels administratifs – relayés, côté sarrois, par l’équipe de l’IHK – et un seul enseignant en poste, l’Isfates a conscience de la fragilité de ses ressources humaines. L’institut puise dans le vivier universitaire régional pour s’assurer le concours d’environ 80 enseignants. Son quarantième anniversaire, qui sera célébré au centre des congrès Robert-Schuman le 3 novembre 2018, constituera l’occasion d’un bilan encourageant : l’Isfates représente aujourd’hui la première entité de l’Université franco-allemande (UFA) avec 7 % des effectifs et le nombre d’inscrits ne cesse de progresser.
L’Isfates bénéficie à la fois de sa situation géographique, qui permet des échanges fréquents et réguliers, et de sa réputation, qui suscite des candidatures au niveau national dans les deux pays. Son fonctionnement associant les étudiants français et allemands dans un parcours commun lui confère une place importante dans notre organisation.
Olivier Mentz, vice-président allemand de l'UFA
Regroupant 6.500 étudiants, l’UFA constitue elle-même un succès de la relation entre Paris et Berlin et une référence universitaire pour l’Union européenne.
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