Le dispositif Nestlé needs YOUth a permis d’insérer 150 000 jeunes européens. Le géant agroalimentaire mondialise la démarche et la décline dans l’Hexagone sous la forme d’un tour de France de l’apprentissage.

En novembre 2017, le coup d’envoi du Tour de France de l’apprentissage initié par Nestlé a constitué un événement à l’usine d’embouteillage d’eau minérale de Contrexéville. Lancée par Jean Arthuis, ancien ministre et député européen, l’initiative a réuni le préfet, des élus, plusieurs principaux d’établissements, des associations de parents d’élèves et des entreprises clientes ou sous-traitantes autour des 45 apprentis des trois usines vosgiennes du groupe. Leurs témoignages ont mis en exergue les avantages de cette initiation à la vie professionnelle, mais aussi l’engagement de Nestlé en faveur de l’emploi des jeunes. Depuis, le tour de France de l’apprentissage a marqué une deuxième étape à Pontarlier en mars dernier et doit impliquer à moyen terme chacune des 22 usines françaises de Nestlé.

Nationale et récente, l’initiative s’inscrit dans une démarche au long cours déployée à l’échelle européenne, puis mondiale. Fin 2013, Laurent Freixe, alors directeur général de Nestlé en charge de la zone Europe et désormais vice-président exécutif, a convaincu le groupe de se mobiliser contre le chômage des jeunes, dont il avait perçu l’acuité au cours de ses précédentes fonctions de chef de marché de la zone ibérique.

Lancé en janvier 2014 pour une période de trois ans, le dispositif Nestlé need’s YOUth a impulsé une dynamique européenne en faveur de l’apprentissage, de l’alternance et de l’embauche des jeunes de moins de 30 ans.

Le programme européen de Nestlé a associé dès le départ les grands fournisseurs du groupe. Les résultats ont largement dépassé les objectifs et la démarche s’est étendue en 2017 à l’échelle mondiale, sans limitation de durée.

Cécile Delestre, directrice Attraction et développement des talents de Nestlé

Nestlé need’s YOUth, dont les résultats sont mesurés chaque mois, repose sur quatre piliers. Nestlé, qui compte 330 000 salariés dans le monde, dont 96 000 en Europe, s’est engagé à renforcer les dispositifs d’apprentissage et d’alternance sur ses propres sites. En France, le nombre d’apprentis est ainsi passé de 200 en 2013 à 600 aujourd’hui. Le dispositif concerne tous les métiers et tous les niveaux, de l’opérateur au responsable marketing et du CAP au bac +5. Les tuteurs, presqu’aussi nombreux que les apprentis, ont tous suivi une formation de deux jours détaillant leur rôle et responsabilité.

Pour élargir l’impact de son engagement, le groupe a invité ses  partenaires les plus motivés à rejoindre l’Alliance pour la jeunesse. Deux cents fournisseurs dont Siemens et BNP Paribas à l’échelle mondiale et Axa, Engie ou Solvay sur le plan national, engagent désormais des initiatives similaires. Depuis 2014, Nestlé a également embauché 10 700 jeunes CDD ou en CDI, dont 30 à 40 % sont d’anciens stagiaires ou apprentis. Le taux de transformation des stages en emplois pérennes a nettement progressé, d’autant que Nestlé a créé une école interne de 60 apprentis qui vise un taux de 100 % d’embauches. Enfin, le groupe a ouvert sur son siège social de Noisiel (Seine-et-Marne) des Ateliers du Mercredi, programme de coaching des jeunes également repris par ses partenaires (voir encadré).

Fin 2016, Nestlé needs YOUth avait permis au groupe de signer 32 000 contrats de travail, d’alternance ou de stage, contre un objectif initial de 20 000 personnes. En incluant l’ensemble des partenaires, le bilan se monte à 150 000 recrutements, soit 50 000 de plus que prévu. Dès lors, l’engagement est devenu permanent et mondial. En Europe, l’Alliance pour la Jeunesse s’est assuré le soutien de l’Union européenne pour déployer des dispositifs d’apprentissage dans les pays où il n’existe pas encore. Nestlé a également initié des échanges d’apprentis et de stagiaires entre usines européennes du groupe, en dépit des difficultés liées aux disparités des systèmes d’enseignement et de formation. En France, le groupe estime avoir apporté sa pierre à l’édifice de l’emploi des jeunes et revendique un rôle de précurseur dans cette cause nationale.

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