Fin 2017, Esch-sur-Alzette a obtenu le label « Capitale européenne de la culture 2022 » grâce au mot d’ordre Remix Culture. Le concept, qui désigne à la fois le mélange des cultures, la recomposition des paysages, la relance de la participation citoyenne et la récréation de l’art par le numérique, se déclinera dans les anciennes friches sidérurgiques du sud luxembourgeois et du nord lorrain. Doté d’un budget de 70 millions d’euros, le projet cherche encore son assise territoriale.
Président de la communauté de communes Pays-Haut-Val d’Alzette (CCPHVA), André Parthenay affirme sa confiance en un projet majeur potentiellement fédérateur.
Avez-vous constaté un fait marquant sur le territoire frontalier depuis la désignation d’Esch-sur-Alzette comme capitale européenne de la culture en 2022 ?
J’ai trouvé très intéressante l’intervention de Xavier Bettel en novembre dernier lors de la cérémonie de remise des Amilcar, qui décerne les prix du festival du film italien de Villerupt. Le Premier ministre luxembourgeois a présenté Esch 2022 comme un événement transfrontalier qui se tiendra de part et d’autre d’un même bassin de vie. Cela correspond tout à fait à l’approche de la CCPHVA, qui considère la culture comme le moteur du territoire. Le projet de pôle culturel de Micheville, qui se nomme désormais Micheville Art et Numérique, s’inscrit dans cette vision politique. Hier, c’était le travail qui assurait l’intégration des différentes populations. Aujourd’hui, c’est la culture qui joue ce rôle.
Des élections municipales ont eu lieu en octobre dernier au Luxembourg et des élections législatives se tiendront cet automne. Quelle incidence ces échéances électorales peuvent-elles présenter pour Esch 2022 ?
Les élections municipales ont introduit des changements. Il faut du temps pour que les nouveaux élus s’approprient le projet, mais je suis convaincu que l’équipe actuelle défendra avec ardeur le label décroché par la précédente. L’enjeu du ce projet est trop important pour qu’il en soit autrement. Quant aux élections législatives, elles ne devraient pas apporter de bouleversement. Le projet est acté et engage toute la force de l’Etat luxembourgeois ainsi qu’un volet transfrontalier important avec l’engagement du conseil régional du Grand Est, de la Drac et de la CCPHVA. Je n’imagine pas qu’un gouvernement puisse renoncer à un projet aussi ambitieux, qui valorise tout le sud du Luxembourg.
A quoi sert le statut de capitale culturel européenne ?
Dans le cas d’Esch-sur-Alzette et de son bassin de vie, il porte un changement d’image radical. Le territoire était marqué par l’image des monoindustries et de ses restructurations. Esch 2022 ancrera la notion d’économie du savoir et renforcera l’attractivité du site de Belval. Le nord lorrain bénéficiera de ce rayonnement.
Luxembourg-ville a déjà été la capitale européenne de la Culture à deux reprises, en 1995 et en 2007. L’organisation n’est-elle pas plus complexe lorsqu’elle intègre de nombreuses composantes – en l’occurrence, 11 communes du sud du Luxembourg, l’Etat luxembourgeois et les partenaires français ?
Je n’ai pas connu les deux manifestations précédentes. La gouvernance d’Esch 2022 se met en place et deux postes de l’ASBL (équivalent luxembourgeois de l’association de loi 1901, ndlr) sont impartis au côté français. La dernière assemblée générale a désigné Pascal Mangin, le président de la commission Culture du Grand Est, tandis que je représente la CCPHVA. La ville d’Esch-sur-Alzette constitue la locomotive du projet. Andreas Wagner et Janina Strötgen, les deux coordonnateurs qui ont porté la candidature de la ville, ont été confirmés dans leurs fonctions. Il est temps de travailler en confiance Il est temps de travailler en confiance à la préfiguration d’Esch 2022, qui va nous conduire à travailler ensemble durant plusieurs années.
Propos recueillis par Pascale Braun
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