La colère est montée d’un cran à Florange ce jeudi suite à la confirmation en comité central d’entreprise d’ArcelorMittal du non-redémarrage des installations mosellanes au cours du deuxième trimestre. Suspendu le CCE doit reprendre le 2 mars.
Malentendus, mensonges.quoi qu’il en soit la colère des syndicats est montée d’un cran ce jeudi à Florange à l’occasion d’un Comité central d’entreprise (CCE). Selon eux, ils ont appris que le groupe envisageait d’acheter au cours du premier trimestre 60 000 tonnes de brames auprès de son concurrent direct, le russe Severstall, pour faire face à la quasi-saturation de son haut-fourneau de Dunkerque.
60.000 tonnes d’acier russe font polémique
La direction s’était engagée à redémarrer nos hauts-fourneaux si celui de Dunkerque n’arrivait pas à alimenter, ici, en acier le train à chaud. Et voilà qu’elle annonce au CCE l’achat de 60.000 tonnes de métal en Russie. Elle vient tout simplement de signer l’arrêt de mort de Florange.
Edouard Martin, le très remonté responsable de la CFDT
ArcelorMittal démontre son intention de court-circuiter toute la filière lorraine, où la métallurgie et la sidérurgie représentent 50 000 emplois. Le gouvernement français peut interférer et faire la preuve de sa volonté de maintenir l’industrie nationale.
Yves Fabbri, délégué CGT d'ArcelorMittal Florange
La CFE/CGC entend démontrer la viabilité économique d’un redémarrage du haut-fourneau P6 d’ici au printemps prochain. La demande d’acier est particulièrement forte au deuxième trimestre. On ne peut pas laisser 1 000 personnes au chômage à Florange tout en s’approvisionnant auprès d’un concurrent russe, quitte à tromper le client sur la marchandise.
François Pagano, porte-parole de la CFE/CGC à Florange
Nous avons à présent la preuve de la mort programmée de ses installations lorraines. Il n’y a plus que les politiques pour être assez naïfs, voire complices, pour ne pas le voir.
Edouard Martin
Le délégué CFDT du comité central d’entreprise européen d’ArcelorMittal ne quitte plus le site de Florange, dont la direction est occupée par l’intersyndicale depuis lundi dernier.
La direction dément des importations d’acier
De son côté le PDG d’ArcelorMittal France, Hervé Bourrier, a assuré que le sidérurgiste n’avait pas importé d’acier étranger pour faire tourner ses installations de Florange.
La direction générale d’ArcelorMittal France dément toute importation de brames d’acier en provenance de l’étranger pour le site de Florange.
Hervé Bourrier dans une déclaration écrite transmise à l'AFP
Le groupe admet voir importé 60.000 tonnes d’acier pour ses sites belge de Gand et allemand de Brême. Hervé Bourrier, PDG d’ArcelorMittal France, maintient un argumentaire fondé sur la faiblesse globale du marché européen. Publiée à l’issue du CCE, sa déclaration évoque une décision pleinement justifiée par le contexte industriel actuel , pointant un recul un recul de la demande de 1,3 % en 2011 et la perspective d’une nouvelle baisse de 2 % cette année. L’industriel réaffirme une politique de flexibilité des installations pour s’adapter à une demande de plus en plus fluctuante et à des marchés devenus extrêmement volatils , tout en assurant maintenir les mesures nécessaires au redémarrage des installations mosellanes dès que le marché le permettra.
Cette promesse, dont Eric Besson, ministre de l’Economie, s’était fait écho en janvier dernier lors d’une visite en Moselle, convainc moins que jamais les 3 000 salariés de Florange.
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