Successeur d’Anne Grommerch, décédée en avril 2016, à la mairie de Thionville et à la présidence de la communauté d’agglomération Portes de France – Thionville, Pierre Cuny (LR) présente les projets de sa mandature.
Quelle position défendrez-vous dans le cadre du comité de pilotage de l’A 31bis qui débutera ses travaux en septembre ?
Si nous misons uniquement sur l’Etat pour financer l’infrastructure, nous en serons encore au même stade dans 30 ans. L’option du péage pose un problème, car on ne pas accepter que les frontaliers payent pour aller travailler. Je vois trois solutions: soit les employeurs luxembourgeois compensent le coût du péage, soit l’Etat luxembourgeois cofinance le nouveau tronçon entre Thionville et sa frontière, soit on relance le principe d’une écotaxe régionale. L’autre problème porte sur le tracé. Le passage par Florange représente soit d’énormes dégâts environnementaux, soit un coût colossal de 420 millions d’euros pour créer un tunnel souterrain d’un km. Il me semble que l’on n’a pas suffisamment exploré le schéma d’un barreau NR52/A30, avec un ouvrage sur la Chiers.
Comment comptez-vous réaménager les accès ferroviaires dans la perspective du doublement de l’offre de transports promis par la SNCF d’ici à 2020 ?
Je veux créer une gare biface, ouverte à la fois sur la rive droite, vers le centre-ville, et sur la rive gauche en direction de Yutz, avec des parkings-silos de part et d’autre et des passerelles qui permettront d’accéder à la gare par des liaisons douces. Nous ne profitons pas de notre chance d’avoir un centre-ville accolé à la gare. La Ville a mandaté le cabinet d’architectes parisiens Deviller pour concevoir un programme de 1 000 logements sur la rive droite, à proximité de l’hôtel 4 étoiles en cours d’achèvement et du futur pôle numérique. Sur la rive gauche, le projet d’écoquartier sur la friche Etilam a été remanié pour intégrer 247 logements, une scène d’art nationale et des courts de tennis couverts. Seule agglomération mosellane en croissance démographique, Thionville doit atteindre 50 000 habitants d’ici à 2030, voire même avant. La ville de demain doit être centrée sur la gare, sans pour autant exclure la voiture.
Quels sont les autres grands projets de l’agglomération ?
A brève échéance, la réfection des ponts Schuman et des Alliés mobilisera 30 millions d’euros. Il faudra peut-être en construire un troisième pour faire passer le bus à haut niveau de service prévu par le Syndicat mixte des transports urbains Thionville-Fensch. Ce projet d’un montant de 140 millions d’euros n’est pas réalisable au cours de cette mandature. Par ailleurs, les aménagements de l’Europort d’Illange se poursuivent avec, entre autres, une liaison ferroviaire entre Thionville et la Chine via la ville polonaise de Lodz.
Propos recueillis par Pascale Braun
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