Elu en mars dernier à la présidence du conseil départemental du Haut-Rhin, Eric Straumann a choisi Breisach, dans le Bade-Wurtemberg, pour exposer pour la première fois sa vision de la coopération transfrontalière. L’élu LR évite les déclarations fracassantes, mais plaide pour le pragmatisme en temps de vaches maigres.
Député LR et président du conseil départemental du Haut-Rhin, Eric Straumann a effectué sa rentrée politique à Breisach (Bade-Wurtemberg), pour rappeler avec un brin de lyrisme l’amitié qui unit élus et décideurs socio-économiques de part et d’autre du Rhin.
La coopération mise en place par les élus au XXème siècle a eu le grand mérite de créer le réflexe de penser à son voisin. C’est dans notre territoire un « Muss », comme le développement durable. Mais il nous faut passer un cap, en se montant inventifs, à l’heure où les financements publics vont se raréfier.
Eric Straumann, président du conseil départemental du Haut-Rhin
Relier Colmar et Breisach, d’une manière ou d’une autre
La réduction des marges de manœuvre financière des collectivités amenuise l’espoir d’une voie ferrée pleine et entière entre Colmar et Breisach, enjeu majeur de la coopération transfrontalière locale. L’étude en cours de la Région Alsace plaide pour un bus à haut niveau de service. Partisan d’une coopération pragmatique, Eric Straumann souhaite quant à lui un tram-train qui emprunterait l’une des voies de circulation existantes du pont de Breisach.
Maintenir le lien
Le nouveau patron du Haut-Rhin avait été l’un des plus ardents défenseurs du maintien de l’Alsace, dans la suite logique de son plaidoyer pour une collectivité unique qui aurait été issue de la fusion entre la région et les deux départements. Ce projet a été rejeté par le référendum alsacien d’avril 2013.
Autant dire que l’Acal ne le fait pas bondir de joie. Notamment pour le devenir de la coopération transfrontalière. Lui-même originaire de la bande frontalière, l’élu croit en la collectivité qu’il représente pour maintenir les liens.
75 personnes prennent chaque jour le train entre Strasbourg et Reims alors que 25 500 Alsaciens se rendent quotidiennement en Allemagne pour travailler. Dans la nouvelle mégarégion nébuleuse administrativo-politique, les questions transfrontalières seront très lointaines. Les régions auront de grandes difficultés : leur budget sera de 400 euros par habitant, contre 4 000 euros pour un Land allemand. Du coup, les départements auront toute leur place pour garder une politique de proximité.
Eric Straumann
Eric Straumann plaide notamment pour un « service du bilinguisme » commun aux départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, persuadé que l’Etat perdra rapidement les moyens budgétaires de mener cette politique.
(1) Soit un must en anglais ou un impératif en français.
--Télécharger l'article en PDF --
