« L’aide médicalisée à domicile, gisement d’emplois mais coûteux »
Basée à Maxéville (Meurthe-et-Moselle), Auxilia Médical loue des appareils d’assistance respiratoire à domicile. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros pour 60 salariés. Le succès du chèque emploi-service universel (Cesu) vous semble-t-il constituer une réponse à la prise en charge de la dépendance ?
Le succès du Cesu démontre l’existence d’immenses besoins en matière d’aide aux particuliers. Mais les prestations liées au maintien à domicile médicalisé sont prises en charge par la Sécurité sociale ou par la Maison du handicap. Les patients ont donc l’habitude de ne rien payer, ce qui constitue un frein au développement du secteur.
Est-il possible de viabiliser économiquement l’assistance aux malades à domicile ?
Le secteur représente un formidable gisement d’emplois, mais le prix d’une telle prise en charge constitue un obstacle. Le coût du service se compose du salaire, des charges patronales et des frais généraux, multipliés par une TVA à 19,6 %. Le total s’avère astronomique, le salaire net de l’employé se trouvant multiplié par trois. Seul l’allégement des charges et de la TVA peut pérenniser une économie aidée.
Auxilia a constitué l’an dernier une association, Respir’action, pour intégrer 300 patients à un programme de réhabilitation respiratoire. Votre projet a-t-il abouti ?
Il s’est intégré à un programme régional de prise en charge des maladies respiratoires chroniques. Inscrit dans le réseau Ville Hôpital, ce projet bénéficie d’une subvention de 1,1 million d’euros sur trois ans. Nous y apportons nos compétences, notamment en assurant la télésurveillance de la fréquence cardiaque du malade. Respir’action subsiste en tant qu’association de malades gérée par des bénévoles et subventionnée par Auxilia. L’expérience démontre la difficulté d’intégrer un projet privé à dimension sociale au domaine marchand.
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