Plus gros chantier en cours en Meuse, une usine de trituration et d’estérification de colza justifie les quatrièmes rencontres du « sillon lorrain », ce 10 avril à Verdun. Sur la zone industrielle de Baleycourt, a la périphérie de Verdun, ce fleuron agroindustriel meusien mobilise deux maîtres d’ouvrage : le chimiste Ineos et la coopérative agricole EMC2.

Constituée de deux bâtiments neufs de 1 200 m2 chacun et de 14 000 m3 de stockage, la nouvelle usine de trituration doublera la capacité de production de biogazole d’Ineos, en ajoutant 100 000 tonnes aux 120 000 tonnes actuellement produites sur le site de Baleycourt. Elle permettra par ailleurs à EMC2 de sécuriser les débouchés de ses adhérents, qui fourniront chaque année à l’usine 400 000 tonnes de colza dont seront extraites 160 000 tonnes d’huile et 240 000 tonnes de tourteau. La coopérative implante sur le site un ensemble de silos de stockage de graines de colza de 20 000 tonnes réparties en 8 cellules, ainsi qu’un silo de 10 000 tonnes dédié au stockage des tourteaux (résidus dont on extrait l’huile).

Réalisée sous l’égide du joint-venture Ineos Enterprises SAS et de la holding Société d’investissement champenoise et lorraine pour l’agro-expansion (Siclae) avec le soutien du GIP Objectif Meuse et du conseil régional de Lorraine, le chantier mobilise un investissement de 91 millions d’euros dont 75 pour l’usine, 12 pour les silos et 4 pour une station de traitement des effluents construite et exploitée par la société Ondeo.

Sol tourbeux et périmètre Seveso

L’usine de Baleycourt produisait déjà du biogazole à partir de colza trituré en Allemagne. Au cœur du bassin de production, la nouvelle unité bénéficiera à toute la région et générera 80 emplois directs.

Peter Pratt, chef de projet Ineos

L’usine de biogazole entrera en service en juillet prochain, 6 mois avant l’achèvement complet du complexe industriel.

Situé dans le périmètre de l’usine d’Ineos, classée Seveso II, le chantier présente une complexité supplémentaire liée au sol très tourbeux qui a nécessité un énorme chantier de terrassement et de fondations.

Pascal Péporté, responsable du chantier à EMC2

Les intervenants ont dû déblayer 30 000 m3 de pierres et de terre végétale et apporter 60 000 m3 de calcaire avant de planter quelque 10 km de pieux pour stabiliser les fondations de l’usine. Le chantier a également requis 12 000 m3 de béton, 200 t d’armatures, 9 000 m2 de toiture et 2 500 t de charpentes métalliques. Lors de l’annonce du projet à l’occasion du salon de l’Agriculture en 2006, la création d’une station de cogénération avait également été évoquée pour valoriser de la paille et du bois tout en alimentant l’usine de trituration. Le projet, momentanément suspendu, pourrait revenir à l’ordre du jour dans les prochaines années.

Le sillon lorrain, une bannière régionale pour Cobaty

Avec la mise à l’honneur d’Inéos Champlor au Centre mondial de la Paix ce 10 avril à partir de 17 h, Verdun marque la quatrième étape des « rencontres d’affaires du Sillon lorrain » : un rendez-vous placé cette fois-ci sous le signe du partenariat avec Le Moniteur. Fédératrices des métiers de la construction, les quatre associations locales du Cobaty se regroupent depuis le début 2007 sous la bannière du Sillon, à travers des rencontres dans les quatre départements lorrains. Ces soirées ont attiré de 140 à 200 personnes à Nancy, Epinal et Metz.

Après la découverte de l’entreprise à l’honneur, une conférence thématique (Cobaty a retenu pour ce 10 avril le thème des éoliennes) précède des séances de speed dating et d’échanges conviviaux. La dimension transfrontalière de l’aménagement des friches luxembourgeoises de Belval motivera l’un des prochains rendez-vous, le 16 octobre à Russange (Moselle). L’idée lorraine essaime en Alsace et au nord de la Franche-Comté, où le « sillon rhénan » associera Strasbourg, Mulhouse et Belfort.

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