Depuis sa nomination en 1995 jusqu’à son départ à la fin octobre en direction des Pays de Loire, les dégâts miniers ont constitué le dossier le plus difficile pour Stéphane Cassereau, directeur régional de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire).
Lors des premiers affaissements survenus à Auboué en 1996, nous n’avions ni les compétences, ni les ressources humaines pour gérer un sinistre d’une telle ampleur.
Stéphane Cassereau
Six ans plus tard, les effectifs de la division « mines et sous-sols » de la Drire sont passés de 7 à 10 personnes, auxquels s’ajoutent les 13 chercheurs du pôle d’expertise Géodis, constitué de toutes pièces pour anticiper les risques. Unique en France, ce pôle a mis en place les procédés de surveillance microsismiques implantés dans les zones les plus dangereuses. Le risque d’affaissements imprévus semble ainsi écarté, mais la question de la constructibilité des zones à risques reste entière.
La Drire analyse les risques et modélise les affaissements, mais le dossier de la constructibilité, actuellement à l’étude au laboratoire des Ponts et chaussées à Paris, relève du ministère du Logement.
Stéphane Cassereau
Des recherches entreprises en coopération avec les professionnels des ossatures bois et acier ouvrent quelques pistes. L’ex-directeur de la Drire de Lorraine assume néanmoins les mesures de gel d’urbanisme prises dans les agglomérations à risque, lorsque les affaissements semblent inéluctables au cours des prochaines décennies.
Bassins salifère et houiller : débats chauds
Edifié par l’expérience du bassin ferrifère, l’Etat entend redoubler de prudence dans la gestion du bassin salifère réparti entre la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. Le gel préventif des zones d’exploitation salifères jugées suspectes semble probable.
Les problèmes de l’après-mines dans le bassin ferrifère ont également occulté les questions liées à l’arrêt de l’extraction charbonnière dans l’Est mosellan. Les élus du bassin houiller s’inquiètent de la possible disparition du service des dégâts miniers en 2005, lorsque l’extraction charbonnière prendra fin.
Le non-renouvellement des effectifs des Houillères risque de laisser disparaître des compétences pointues. Le bassin houiller devra également régler les difficultés liées au caractère transfrontalier des veines de charbon. Il faudra poursuivre le pompage des eaux d’exhaures aussi longtemps que durera l’exploitation en Sarre.
Stéphane Cassereau
L’après-mines se présente néanmoins sous un jour plus serein dans l’Est mosellan. Les collectivités ont anticipé les questions d’approvisionnement en eau potable et les traces de l’exploitation charbonnières devraient s’effacer dans la décennie suivant l’arrêt d’exploitation.
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