« Metz constitue une vitrine de la télésurveillance des réseaux »
Quel bilan tirez-vous du système de géolocalisation acoustique des fuites dans les réseaux, mis en place depuis deux ans à Metz ?
La rentabilité des réseaux est passée de 73 % à 80 %, et la municipalité de Metz a pu mener de front réparations à court terme et gestion patrimoniale. Au lieu de renouveler aveuglément le réseau, elle intervient de manière ciblée sur les tronçons les plus fragiles. Metz, qui consacre chaque année 3 millions d’euros à l’entretien de ses réseaux, constitue ainsi une vitrine régionale de la télésurveillance. Veolia Eau a également déployé à Metz, puis sur d’autres collectivités lorraines, un réseau de 120 000 compteurs équipés d’un dispositif de télérelève. Le système permet à l’usager de mieux maîtriser sa consommation et à l’exploitant de connaître en temps réel le volume d’eau entrant et sortant – et donc, le taux de fuites.
Quelles sont les spécificités de la région Est de Veolia Eau, qui couvre l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine ?
La région Est, où nous employons 1 200 salariés répartis dans 10 agences, présente de forts contrastes dans la qualité, la quantité et la typologie de la ressource. La plaine d’Alsace détient l’un des plus gros réservoirs d’eau d’Europe, la ressource champ’ ardennaise s’avère fragile et la Lorraine reste affectée par les rejets de chlorures dans la Moselle et par les sulfates dans l’eau des sous-bassins ferrifères. L’Agence de l’eau, les soudières et les collectivités étudient les solutions – captage par un calcoduc ou traitement in situ – pour limiter les rejets de chlorures. Dans les anciennes galeries minières du bassin ferrifère Centre ennoyé en 2005, la concentration de sulfates baisse moins rapidement que les premières projections le laissaient espérer.
Quelles innovations techniques envisagez-vous dans un avenir proche ?
Nous avons développé pour le site d’ArcelorMittal à Florange (Moselle) un procédé de nanofiltration et de déminéralisation en amont et de traitement des eaux de process en aval. A Verdun, nous avons installé une serre de séchage solaire pour valoriser les boues d’épuration en compostage. A Epernay, nous développons un projet de station autosuffisante, le biogaz produit par fermentation des graisses assurant tout ou partie de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’ouvrage.
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