La Commission nationale du débat public a dû innover pour mener à son terme la consultation sur le projet de stockage de déchets radioactifs Cigéo à proximité de Bure.
Les opposants ayant empêché la tenue de réunions publiques, les débats et contributions ont emprunté le canal d’Internet, en complément des avis exprimés par un panel de 17 citoyens locaux. L’Agence nationale pour les déchets radioactifs (Andra) commentera mi-mai les conclusions de la commission.
Des 154 cahiers d’acteurs, 1 500 questions et 600 avis émis au cours d’un débat houleux transparaissent des positions contrastées. Mitigé, l’avis du panel de citoyens témoigne d’une nette méfiance vis-à-vis du maître d’ouvrage, mais ne traduit pas d’opposition catégorique au projet Cigéo, « aux conditions que le temps soit pris pour la réalisation de tests en conditions réelles et grandeur nature, et que ceux-ci puissent fournir des résultats satisfaisants ». Les citoyens demandent des garanties en matière de risques et de récupérabilité des déchets durant une période transitoire d’un siècle. L’idée d’un site pilote expérimental émerge du débat : un « laboratoire bis » permettrait de confiner une petite quantité de déchets, laissant quelques décennies avant d’engager la construction du stockage définitif.
Jusqu’alors très soucieuse de respecter son calendrier, qui prévoit une demande d’autorisation de construction (DAC) en 2015, l’Andra évoque pour la première fois la possibilité d’un report, qui lui permettrait de présenter des investigations complémentaires, notamment sur le scellement des fûts radioactifs ou le risque de déformation des alvéoles.
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