Pour réhabiliter et agrandir les chambres de la cité universitaire Boudonville de Nancy, le cabinet d’architecture Barthélémy-Griño a eu recours à des logettes en bois préfabriquées encastrées dans les structures existantes.
Implantée dans un parc calme et arboré sur une hauteur de Nancy, la résidence universitaire Boudonville ne manque pas de charme, mais les trois bâtiments construits en 1966 s’éloignaient considérablement des normes européennes en matière d’hébergement étudiant. Les chambres de 9 m² dotées de sanitaires et cuisines collectifs nécessitaient à la fois une extension, une réhabilitation thermique et phonique et une reconfiguration complète. Le Crous de Nancy-Metz a retenu en 2009 le cabinet d’architecture parisien Barthélémy-Griño pour réaliser une réhabilitation-extension grâce à des logettes en bois préfabriquées accolées aux structures béton existantes. Les studios agrandis aux dimensions réglementaires de 13 m² peuvent ainsi accueillir des sanitaires et une kitchenette.
A la réhabilitation d’un premier bâtiment de 170 logements achevée en avril 2013 a succédé une deuxième phase de 154 logements dont la livraison est prévue ce printemps.
La solution bois a permis de limiter les nuisances sonores vis-à-vis des résidents et des riverains et d’exécuter un chantier rapide en respectant le délai.
Stéphanie Robin, architecte au cabinet Barthélémy-Griño
Les travaux ont débuté par le démantèlement des façades existantes, puis par la réalisation de voiles porteurs posés sur micropieux indépendants du bâtiment. Arasées au niveau du bas du rez-de-chaussée, ces fondations constituent le socle des extensions.
Le constructeur vosgien Socopa a implanté un atelier sur le site pour assembler quelque 300 m3 de panneaux de bois massifs contrecollés. Fabriqués en usine par commande numérique, les éléments intègrent la structure, le complexe d’isolation, la menuiserie, le volet roulant et la métallerie de fixation.
Tolérances dimensionnelles
Montées sur place, les logettes sont soulevées par une grue au droit de la façade démantelée. Au-delà du rez-de-chaussée, elles tiennent par des platines métalliques fixées dans le béton. Leur pose s’est effectuée au rythme soutenu d’une trentaine de boîtes par semaine.
La particularité du chantier consiste à intégrer une préfabrication millimétrée dans une structure ancienne présentant de larges niveaux de tolérance. Le sol de l’extension se compose d’un panneau de bois massif couvert d’une structure en nid d’abeille rempli d’isolant thermique dont l’épaisseur s’adapte à la structure béton existante. Recouvertes d’une peau de béton composite, les nouvelles façades ne présentent pas de surcharge par rapport à l’enveloppe existante.
Soumis à la réglementation thermique globale des bâtiments existants, le bâtiment atteint un gain de plus de 25 % par rapport à la consommation de référence Cepref (Ubât projet = 0,717 W/m²), grâce à l’isolation thermique des toitures et des façades et aux menuiseries double vitrage. Les chambres ont gagné superficie, en confort thermique et acoustique, en esthétique et en qualité de vie. Sur chaque façade, une grande fenêtre verticale s’ouvre sur un petit balcon.
Fiche technique
- Maître d’ouvrage : Crous de Nancy-Metz.
- Architecte : Barthélémy-Griño.
- BET : Intégrale 4 (structure), MTC (fluides), Tess (façades).
- Entreprise : Socopa.
- Début du chantier : été 2013.
- Livraison : avril 2014.
- Coût de l’extension-réhabilitation des 154 studios : 5,9 millions d’euros TTC.
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