« Filobois révolutionnera le négoce et l’artisanat »
Quel objectif poursuivez-vous avec le séchoir d’une capacité annuelle de 40 000 m3 mis en service fin août à La Bresse par votre filiale Energie renouvelable de l’Est après un investissement de 2,5 millions d’euros ?
Ce nouveau séchoir contribue à structurer la filière qui permettra aux Vosges de répondre à la demande locale de la construction bois. Les scieurs vosgiens commercialisaient jusqu’à présent du bois de charpente non séché en France entière. Or, les nouvelles règles de construction imposent l’utilisation de bois sec et le règlement-cadre européen Reach, qui vise à éviter la dissémination de produits dangereux, obligera bientôt le négoce à stocker le bois non traité sous abri. Si les scieurs n’intègrent pas ces deux contraintes à brève échéance, ils sont condamnés.
Quel rôle le groupe Poirot a-t-il joué dans la structuration de la filière ?
Créé par trois frères sans passé dans le domaine du bois, le groupe est allé à l’encontre des traditions et des idées reçues. Dans un premier temps, nous avons démontré que le bois vosgien injustement décrié présente en fait une résistance mécanique supérieure à celle du bois scandinave. Dix scieurs certifiés se sont ensuite regroupés au sein d’une société commune, Lorraine industrie bois (LIB). Le groupe Poirot y a investi 5 millions d’euros pour mettre en service l’an dernier la première usine de rabotage et d’aboutage de bois local. Notre filiale informatique dénommée Jym développement a conçu pour LIB le logiciel Filobois que nous présenterons à Batimat. Très novateur, il permet de réaliser en ligne des plans de maisons à ossature bois et d’établir un premier devis. Fruit de 15 ans de développement en interne, Filobois constituera une révolution pour le négoce et les artisans.
Etes-vous pleinement confiant en l’essor de la construction bois ?
Poirot Construction enregistre une progression constante et réalise aujourd’hui 150 chalets et maisons en bois dont un tiers en Alsace-Lorraine et près de 10 % à l’export, essentiellement au Japon. Le bois est le matériau d’avenir de la construction basse consommation… A condition de respecter les normes. Les clients ont la fibre écologique, mais il ne faut pas en profiter pour construire une maison en bois comme un abri de jardin ! Le marché français de la construction bois est promis à une progression de 300 % au cours des trois à quatre prochaines années. Il faut saisir cette opportunité en assurant une production, une mise en œuvre et un suivi irréprochables.
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