Le 07 octobre 2013
En dépit des trombes d’eau, Metz Métropole a célébré dans l’allégresse l’aboutissement de son plus gros chantier contemporain. Le Mettis est joli, ses essais sont de bon augure et son démarrage relance enfin la mobilité de l’agglomération.
Seule ville du monde à s’être dotée simultanément d’un véhicule urbain sur mesure et d’un mobilier urbain assorti, Metz tire de Mettis une fierté légitime. Ni tram, ni bus, le nouveau transport en commun attise déjà la curiosité de nombreuses villes moyennes françaises et européennes. Même à 230 millions d’euros – contre une estimation initiale à 147 millions d’euros , le coût des travaux reste nettement moins élevé que celui d’un tramway.
Menés tambour battant, les chantiers ont permis de réaliser des exploits techniques, tels la nouvelle façade copie conforme du Moyen-Pont élargi, le discret déplacement d’un square et d’un jardin rue du Juge Michel ou encore, la transformation d’une voie d’accès autoroutière en carrefour place du Pontiffroy. Ces prodiges retiennent peu l’attention du chaland, mais témoignent de l’excellence des fonctionnaires, techniciens et compagnons qui ont imprimé à la ville ses nouveaux contours. Les élus ont vu grand, en englobant dans un même souci de service public les commerçants du centre-ville, les habitants de Borny et de Woippy, les étudiants des deux campus, les salariés du Technopole, les usagers de Mercy et les touristes de la ville. Le nom même de Mettis, qui fit grincer quelques esprits chagrins, témoigne d’une aspiration bienvenue au brassage.
Le bon en avant est d’autant plus prodigieux que Metz partait de loin. Particulièrement poussif, le réseau de bus antérieur contrariait cruellement les ambitions touristiques et universitaires de la ville. Aucune agglomération ne peut prétendre à l’attractivité lorsque ses bus s’arrêtent à 20 heures. Jadis pionnière de l’écologie urbaine, Metz s’est reposée longtemps sur ses lauriers. Une intercommunalité embryonnaire a freiné les grands projets de l’agglomération. Depuis 2007, date de l’entrée en gare du TGV, l’histoire messine s’accélère. Le centre Pompidou-Metz, les premières réalisations du quartier de l’Amphithéâtre, l’achèvement de la rénovation urbaine à Borny et Woippy, et aujourd’hui Mettis, posent les jalons de la ville que vivront les Messins au cours de la première moitié du XXIème siècle.
Pascale Braun
À la tribune
La ville, qui présente une situation saine et un faible endettement, avait besoin de réinvestir dans de grands équipements publics. Je n’ai qu’une crainte, c’est que ses infrastructures ne soient pas à la hauteur de ses ambitions.
Dominique Gros, le 15 mars 2013
Le Mettis complète idéalement l’effort de la rénovation urbaine, qui a mobilisé 140 millions d’euros et permis da création, la réhabilitation ou la démolition de 2 000 logements. Le nouveau véhicule place Borny à 15 minutes du centre-ville et ouvre le quartier sur les grands équipements limitrophes.
Frédéric Villette, directeur de Metz Habitat Territoire
Mettis constitue une première mondiale sur le plan urbanistique. On ne voit nulle part ailleurs un véhicule de 24 m de longueur doté d’une motorisation hybride et d’un design spécifique circulant dans un environnement également repensé par un designer.
Stéphane Rossano, chargé de communication du projet à Metz Métropole
Metz, qui s’était assoupie au cours de la dernière décennie, devient une ville moderne. Le marché, qui manquait d’offres qualitatives tant en logements qu’en bureaux, devient plus citadin.
Michel Lévy, dirigeant de Trimco, groupe Benedic
Le centre Pompidou joue pleinement son rôle : il tire la ville vers le haut et joue un rôle de catalyseur pour les autres équipements culturels de l’agglomération. Le quartier de l’Amphithéâtre constituait une opportunité unique et laissera une trace à la postérité. Certes, les investissements sont lourds, mais l’image n’a pas de prix. Mieux vaut prendre des risques que choisir l’inertie.
Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole
Les élus messins ont préféré un BHNS haut de gamme à un tramway low-cost. Conçu sur mesure pour la ville et assorti au mobilier urbain tout au long de son parcours, Mettis constitue un modèle unique qu’observent avec intérêt des villes moyennes de France entière.
Philippe Niay, chef de mission du projet messin de Transamo
Mettis répond aux objectifs fixés dans mon programme municipal : desservir le plateau piétonnier tout en conservant à la ville historique ses fonctions commerçantes, administratives, juridiques et religieuses.
Dominique Gros dans Moniteur 31 juin 2011
À la Une
Richard Lioger, premier adjoint au maire de Metz
« Le Busway circulera à Metz d’ici quatre ou cinq ans »
Un trimestre après l’élection de Dominique Gros, quelles priorités vous êtes-vous fixées ?
Nous avons stoppé le projet d’aménagement de la place de la République engagé par la municipalité précédente, car il suscitait de nombreuses réticences parmi les riverains et ne s’inscrivait pas dans notre vision des transports en commun. Vice-président de la CA2M, compétente en la matière, Dominique Gros compte revoir le plan de déplacements urbains à la hausse et lancer rapidement le projet de busway en site propre, de manière à ce qu’il entre en circulation d’ici quatre ou cinq ans.
Mettis relance la mobilité dans Metz Métropole
Des 12 grands chantiers conduits par Metz et son agglomération, le transport en commun en site propre Mettis constitue le plus ambitieux et le plus onéreux.
Composé de deux lignes reliant Woippy et Borny d’une part, le campus universitaire du Saulcy et le futur site hospitalier et tertiaire de Mercy, le parcours doit relancer la mobilité dans une agglomération saturée et déficitaire en transports publics. La ligne A désenclavera les quartiers Anru de Woippy et Borny.
Commerces et tertiaires veulent fleurir à Metz
Projets commerciaux et tertiaires confirment leur développement à Metz. Leur concrétisation visera à prolonger la dynamique née de l’ouverture de l’antenne du Centre Pompidou il y a trois ans, puis de la mise en service en octobre prochain du nouveau réseau de transports en commun autour du « Mettis », bus à haut niveau de service.
Dans le centre-ville historique, Corio, propriétaire du centre commercial Saint-Jacques, engage un investissement de 10 M¤ pour la rénovation complète du complexe de 120 boutiques. Le chantier, qui démarre en septembre 2013 pour une livraison à l’automne 2014, n’entraînera pas de modification de la surface globale de 12 000 m².
Le centre Pompidou-Metz s’entoure d’immeubles de haute technologie
Dans le quartier de l’Amphithéâtre, le centre Pompidou-Metz s’entoure d’une nouvelle génération de bâtiments tertiaires de haute technicité alimentés par une énergie renouvelable.
Accroché depuis novembre 2012 dans la grande nef du centre Pompidou-Metz, le rideau de parade symbolise la fonctionnalité du centre d’art contemporain messin. Le Plus grand Picasso du monde (10,50 m *16.50 20) n’avait jamais pu être exposé à Beaubourg. Les vastes espaces aménagés au-dessus des galeries ont déjà permis d’exposer plusieurs autres pièces monumentales. Les solutions pionnières mises en place pour exposer, éclairer et protéger les oeuvres n’ont jamais été prises en défaut.
Avenue de la Seille, un nouvel axe routier pour une nouvelle fluidité à Metz
Reconfiguré et doté de deux nouveaux ponts, l’avenue de la Seille irriguera au printemps un quartier de l’Amphithéâtre en pleine émergence.
Avec la construction de l’avenue de la Seille, le projet Amphithéâtre change d’échelle. L’extension de centre-ville conçue par Nicolas Michelin dans le sillage du centre Pompidou Metz se connecte, à partir du printemps 2013, à un système de déplacement urbain bouleversé par cette infrastructure qui mobilise 32 millions d’euros, sous maîtrise d’ouvrage de Metz Métropole. L’avenue fluidifie l’une des principales entrées routières de l’agglomération.
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