Florange commence l’hiver par une embellie, un an après la confirmation de la fermeture de ses hauts-fourneaux qui avait semé la désolation dans la vallée de la Fensch. Le comité de suivi des engagements d’ArcelorMittal a pris acte cette semaine de plusieurs bonnes nouvelles. Le site mosellan a conservé son effectif de 2 500 salariés, sauvé sa division packaging et lancé des investissements considérables dans la production d’un acier plus haut de gamme. Le sidérurgiste a par ailleurs engagé un partenariat avec l’Université de Lorraine pour un programme de recherche Low Impact Steelmaking plus crédible que feu le projet européen Ulcos.
Les douze derniers mois auront donné à la Lorraine plusieurs autres raisons de croire à la santé de son acier. L’italien Danieli, qui compte parmi les premiers sidérurgistes européens, a choisi d’implanter un centre de recherche-développement sur le technopôle de Metz, à proximité du l’IRT Matériaux, métallurgie et procédés. L’indien Tata Steel a inauguré fin octobre à Hayange une unité de traitement de rails de grande longueur qui parachève un investissement global de 50 millions d’euros sur trois ans. À Pont-à-Mousson, où brûlent encore les deux derniers hauts-fourneaux de Lorraine, Saint-Gobain Pam sait composer avec les fluctuations de la demande et honore depuis le début de l’année une commande koweitienne d’un montant de 154 millions d’euros. Dans la Meuse, l’usine Sodetal, filiale du sarrois Saarstahl, risque de succomber à des choix stratégiques malencontreux. Mais le groupe allemand Oetinger a fait d’Affinage de Lorraine, son usine de Gorcy (Meurthe-et-Moselle), un site pilote de production d’aluminium liquide.
Aux côtés de ces grands groupes résistent et prospèrent nombre d’entreprises lorraines héritières d’un savoir-faire reconnu fort prisé à l’export. À Hagondange, Setforge a opéré un redressement spectaculaire et ambitionne de devenir un leader européen de la forge. Dans l’Est mosellan, Steeltech érige un groupe de référence dans le domaine des pièces mécanosoudées destinées aux industries navales et minières mondiales. À Amnéville, les Bronzes d’industrie ont réussi leur reconversion et exportent 80 % de leurs alliages de haute technologie auprès d’équipementiers européens, eux-mêmes sous-traitants d’industries mondiales. À Pont-à-Mousson, Gris découpage fournit en rondelles métalliques les grands noms de l’automobile et s’implante dans la Ruhr pour conquérir les constructeurs allemands.
Ces fers de lance de l’économie régionale ont d’autant plus de mérite qu’ils affrontent un marché cyclique qui peine à se remettre de la crise de 2008. À l’heure de la reprise, ils bénéficieront de surcroît de nouvelles plates-formes de recherche-développement publiques et privées qui conforteront leur compétitivité. En dépit de cinquante ans de déclin et de cinq ans de crise, l’acier lorrain conserve quelques bonnes raisons de garder le moral.
Pascale Braun
À la tribune
À la Une
Avec ACM, l’Italien Danieli ancre sa recherche sur l’acier au coeur de la Moselle
TechnopôleInfos du 30 octobre 2013
Le sidérurgiste italien ABS (Groupe Danieli) a choisi Metz comme base avancée de sa recherche sur l’acier. Son nouveau centre de recherche ACM conforte le recentrage de Metz-Technopôle vers les matériaux de haute technologie.
L’inauguration, le 19 septembre dernier, du centre de recherche ACM rue Pierre-Simon de Laplace, a rassemblé des représentants de toutes les grandes écoles de Metz-Technopôle, de l’Université Lorraine et des élus de la Ville, de Metz Métropole et du département.
Flexibilité : Saint-Gobain Pam formalise la mobilité temporaire
Entreprise & Carrières du 24 septembre 2013
Pour faire face aux fluctuations de ses marchés, Saint-Gobain Pam a élaboré un accord de mobilité temporaire au sein de ses trois sites meurthe-et-mosellans.
Leader du marché, fluctuant, des canalisations en fonte, Saint-Gobain Pam pratique de longue date la flexibilité entre ses trois usines de Pont-à-Mousson (1 000 salariés), Blénod-les-Pont-à-Mousson (350 salariés) et Foug (380 salariés), situés dans un rayon d’une quarantaine de kilomètres en Meurthe-et-Moselle. Depuis la crise de 2008, le ralentissement des commandes a obligé l’entreprise à recourir de plus en plus fréquemment aux dispositifs de mobilité temporaire.
A Bar-le-Duc, Sodetal craint des licenciements massifs
Usine Nouvelle du 16 septembre 2013
Spécialiste de la fabrication des câbles en aciers, la tréfilerie Sodetal a vu son activité reculer sévèrement au cours des derniers mois. Sa maison-mère, le sidérurgiste Saarsthal, annoncera d’ici à la fin du mois de septembre des réductions d’effectifs qui pourraient toucher jusqu’à 200 des 340 emplois du site meusien.
La fin septembre s’annonce sombre pour les 340 salariés de Sodetal, filiale du sidérurgiste sarrois Saarstahl basée à Tronville-en-Barrois, près de Bar-le-Duc (Meuse). Depuis plus d’un an, la tréfilerie meusienne spécialiste de la fabrication des câbles en aciers présente de tels sureffectifs que seule la moitié des salariés y travaillent effectivement.
Stradivarius de la poêle à frire, De Buyer pousse ses murs au Val-d’Ajol
Usine Nouvelle du 14 janvier 2013
L’entreprise familiale, spécialiste des ustensiles de cuisson haut de gamme, investit 5 millions d’euros dans la modernisation de son usine vosgienne.
Implantée au Val-d’Ajol (Vosges) depuis 1830, le fabricant d’ustensiles de cuisine haut de gamme De Buyer a choisi de d’agrandir et de moderniser ses locaux après une décennie consacrée à l’amélioration de son outil de production.
Setforge redresse la barre à Hagondange
Usine Nouvelle du 21 septembre 2012
Reprise par le groupe Farinia, l’ancienne usine Safe programme 30 millions d’euros d’investissements.
Placée en redressement judiciaire en janvier 2011, puis reprise, trois mois plus tard, par le groupe français Farinia, l’usine Safe basée à Hagondange (Moselle) s’engage sur la voie du redressement. Désormais dénommé Setforge, le site de 260 salariés a pris livraison début septembre d’une nouvelle presse d’un coût de 12 millions d’euros et prévoit un investissement global de 30 millions d’euros au cours des cinq prochaines années.
Gris Découpage prend pied dans la Ruhr
Usine Nouvelle du 30 août 2012
Depuis plusieurs années, Gris Découpage, spécialiste des rondelles principalement destinées à l’industrie automobile, tentait de conquérir les constructeurs allemands. C’est chose faite, avec l’acquisition de la société Kut, reprise en juin au groupe Lisi Automotive et rebaptisée Gut (Gris Umformtechnik GmbH).
Installée à Herscheid, dans la Ruhr, l’entreprise emploie 50 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. Elle produit des pièces identiques à celle de sa maison mère et dispose d’un processus spécifique et complémentaire pour produire des pièces de fixations et des composantes mécaniques.
Steeltech consacre 6 millions d’euros à son pôle de mécano-soudure
Usine Nouvelle du 21 août 2012
Avec la reprise de Koch Manutention Mécanique, le spécialiste de pièces mécano-soudées et d’outils d’extraction minière érige un groupe de référence de l’est mosellan.
Voisins sur la zone industrielle de Sarreguemines (Moselle) et implantés sur les mêmes marchés, Steeltech et Koch Manutention Mécanique ont officialisé début août un rapprochement préparé depuis 18 mois. Fabricant de pièces mécanosoudées pour les industries minières et le transport maritime, Steeltech exporte 98 % de sa production via des donneurs d’ordres allemands.
Oetinger Aluminium fait d’Affinage de Lorraine son site pilote
Usine Nouvelle du 3 novembre 2011
Spécialiste de l’aluminium en fusion, basé dans le bassin de Longwy, Affinage de Lorraine devient le site pilote de sa maison-mère, l’allemand Oetinger Aluminium.
Un investissement de 6 millions d’euros permettra à cette usine meurthe-et-mosellane, spécialiste de l’aluminium en fusion, de prétendre au rang de « Meilleure technologie disponible » (MTD).
Les Wendel, de la forge à la finance
La Tribune du 13 août 2007
Maîtres de forges paternalistes, la famille a conjugué durant trois siècles empire industriel et conservatisme politique. Sortie de la sidérurgie en 1978, elle a depuis bâti une puissante société d’investissement, rebaptisée récemment Wendel.
Lorsque nous étions enfants, nous pensions que c’étaient les rois
souvenir d'une Mosellane.
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