La mine cède son patrimoine et construit sa mémoire
En 2004, la fin du charbon lorrain signera la fin du charbon français. Il ne s’agit pas de la fin de l’histoire, mais de la fin d’une entreprise dédiée au charbon.
Alain Rollet
Alain Rollet, directeur général des Houillères du bassin de Lorraine (HBL), s’est voulu rassurant lors de la présentation à la presse des deux ultimes étapes de l’entreprise : l’arrêt de l’exploitation du puits de Merlebach le 20 septembre prochain, puis l’arrêt de la Houve, à Creutzwald, à la fin du deuxième semestre 2004. Les HBL s’efforcent de quitter proprement l’est mosellan après en avoir profondément marqué le paysage. Au cours des 18 dernières années, le fonds d’industrialisation du bassin minier et la Société pour le financement des régions minières ont injecté 240 millions d’euros dans la reconversion de l’Est mosellan. Au cours des trois dernières années, le programme d’externalisation des HBL a conduit à la cession du patrimoine immobilier à la SNI Sainte Barbe, du parc ferroviaire à VFLI et de la division ingénierie au groupe Gaudriot.
2211 hectares à céder aux collectivités
L’entreprise prépare à présent la renonciation à ses 66 concessions, dont 42 sont déjà retournées à l’Etat. Les HBL, qui se fondront au 1er janvier 2004 dans Charbonnages de France, resteront jusqu’en 2007 l’acteur principal des travaux de fermetures d’exploitation, de démantèlement des installations, de la dépollution et de la remise à niveau des terrains et bâtiments. Comptant parmi les plus gros propriétaires fonciers de Lorraine, les HBL détiennent encore 2 211 hectares dont 1 335 hectares à usage industriel, 214 hectares de sites d’habitation et 660 hectares de forêts et de terres agricoles.
Ces terrains seront cédés aux collectivités par l’intermédiaire de l’Etablissement public foncier de Lorraine, sur la base des prix des domaines.
Marc Prince, directeur de l’unité de gestion environnement et patrimoine industriel des HBL
La mine possède de surcroît une vingtaine de monuments historiques dont les chevalements et le bâtiment principal du puits Simon à Forbach et le carreau Wendel à Petite-Rosselle. Ce dernier site, restauré à l’occasion des célébrations de l’an 2000, constitue un musée de la mine unique en Europe. Avant de s’effacer, les HBL consacreront 3 millions d’euros à l’aménagement, sur le carreau Wendel, d’une galerie de mine reconstituée.
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