Bien que critiqué de toutes parts, le vieux maire divers droite entend se faire élire une septième fois. Doyen des élus de grandes villes de France, Jean-Marie Rausch a fait durer le suspense durant plusieurs mois sans tromper son monde. Nul ne doutait que l’ancien minotier de 78 ans repartirait en campagne.
Élu depuis 1971, l’élu divers droite entend défendre chèrement son bilan : une indéniable amélioration de l’image de la ville, des finances saines et le lancement de projets ambitieux. Un septième mandat lui permettrait de finaliser l’implantation du Centre Pompidou. Même si elle constitue de l’avis général un gage de l’attractivité future de Metz (Moselle), la première délocalisation du Centre Beaubourg représente pour l’heure le talon d’Achille de Jean-Marie Rausch. Car le fameux « chapeau » conçu par Shigeru Ban accumule retard et surcoûts avant même d’être sorti de terre. Désignée par l’UMP au terme d’empoignades fratricides entre représentants de la droite messine, la députée Marie-Jo Zimmermann attaque la situation « catastrophique » du chantier Pompidou, rappelant que son coût est passé de 37 à 60 millions d’euros sans même que sa faisabilité technique soit garantie.
Réélu, Jean-Marie Rausch pourrait aussi inaugurer les premières tranches du nouveau quartier de l’Amphithéâtre, qui doit générer quelque 150 millions d’euros d’investissements au cours des vingt prochaines années, et finaliser la reconversion des dernières grandes friches militaires de la ville. Présentée comme acquise depuis plusieurs mois, la transformation des 25.000 mètres carrés de casernes du boulevard de Trèves en centre commercial et tertiaire n’a pas encore débuté. redynamiser la vie culturelle À l’horizon 2010, le technopôle de Metz, qui compte aujourd’hui 200 entreprises employant 4.000 personnes et 4.500 étudiants et chercheurs, ouvrira une extension de 110 hectares. Sur ce même site et dans les mêmes délais, l’hôpital de Mercy doit générer 180 millions d’euros d’investissements et 1 millier d’emplois.
Opposant historique de Jean-Marie Rausch, le socialiste Dominique Gros, tête de liste d’une équipe réunissant communistes, écologistes et anciens du Modem, a choisi la démocratie locale comme cheval de bataille. Persuadé que l’ère rauschienne touche à sa fin, il compte relancer le concept d’écologie urbaine qui fit la force de la Metz voici trente ans et redynamiser la vie culturelle et sociale de la ville. Ancienne première adjointe de Jean-Marie Rausch, la députée européenne Nathalie Griesbeck présente une liste Modem. Dénonçant une politique marquée par l’immobilisme, l’isolement et les projets pharaoniques, elle résume en cinq R – Réveiller – Respirer – Rêver – Rassurer – Rassembler – son programme.
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