Le démontage progressif de la tour dite Oxytonne, qui culminait à 110 mètres, constitue l’un des aspects les plus visibles du chantier de démantèlement de la plate-forme chimique de Carling (Moselle).
D’ici à l’automne prochain, le chimiste Arkema aura démoli la centrale Gaz de 30 mètres de hauteur pour 250 mètres de longueur, les cheminées de prise d’air Est et Ouest, trois modules aéro-réfrigérants en béton armé, quatre gazomètres comportant une superstructure métallique et un bâtiment de stockage d’engrais de 112 mètres de long. L’industriel libérera ainsi 50 000 mètres carrés pour embellir et sécuriser le site.
Lorsqu’Arkema – qui se nommait alors Atofina – a lancé le chantier en octobre 2002, tous les salariés connaissant les installations concernées étaient partis en retraite.
Il a fallu plus d’un an d’études pour redessiner les plans et ré-analyser les fonctions des bâtiments, dont certains sont désaffectés depuis trente ans. Dorénavant, nous démantèlerons plus rapidement les bâtiments inutilisés.
Janick Lhuilier, responsable du bureau d’études d’Arkema et chef du projet
Les travaux neufs de sécurisation ont coûté 2,4 millions d’euros. Outre le risque chimique inhérent aux installations dédiées à la production d’ammoniac, le chantier impose l’élimination de 95 tonnes d’amiante et de déchets amiantés.
Nous avons fait l’objet de contrôles de sécurités quotidiens et ce chantier s’est déroulé sans incident.
Gilbert Hervé, chargé d’affaires de Kaefer Wanner, titulaire de ce marché
95 tonnes de déchets amiantés
Cardem a pu basculer par explosifs la cheminée Ouest, située à proximité de la sphère d’ammoniac, des chemins de fer de VFLI et d’une ligne à haute tension, et la cheminée Est, imbriquée dans l’unité de superabsorbants. En revanche, la destruction par grignotage s’est imposée pour la tour « Oxytonne », située au pied de la chaufferie alimentant la plate-forme et en limite de la cokerie. Ces travaux ont mobilisé trois plate-formes auto-élévatrices sur mâts. Deux ouvriers équipés de masque à oxygène ont attaqué l’ouvrage au marteau-piqueur et à la pince à béton.
La centrale gaz, dorénavant exempte de PCB, d’amiante et d’hydrocarbures, est démolie à l’aide d’une pelle à grand bras depuis début juillet. Le chantier, d’un coût global de 10 millions d’euros, a mobilisé en permanence une trentaine de salariés parmi les prestataires et une cellule de cinq personnes chez Arkema.
Fiche technique
- Maître d’ouvrage : Arkéma
- Maîtrise d’œuvre : CEBTP (Marseille)
- Diagnostic Amiante : Socotec Metz
- Sécurité chantier : Ingérop à Metz
- Désamiantage : Kaefer Wanner (Puteaux)
- Démolition : Société en participation composée de Cardem (Hauconcourt), Kaefer Wanner (Paris) et Delair-Navara (Marseille) dirigée par Cardem.
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