« L’efficacité énergétique peut sensiblement augmenter dans tous les secteurs ».
Rendue publique le 31 mai, l’étude conduite à Erstein (Bas-Rhin, 10 000 habitants) par le European Institute for Energy Research (EIfer, centre de recherche sur les énergies renouvelables basé à Karlsruhe) peut se définir comme une bouteille de développement durable à moitié pleine ou vide. La première analyse globale du potentiel d’économie d’énergie d’un territoire conduite en France selon la méthode d’EIfer impose une certaine modestie à ses commanditaires : « Les croissances démographiques et économiques prévues impliquent trop d’émissions supplémentaires pour qu’une stabilisation 2003-2020 puisse être raisonnablement envisagée ».
La commune entend prolonger ce diagnostic par des actions exemplaires, en accordant la priorité au secteur résidentiel et aux transports.
André Nazeyrollas, premier adjoint au maire de Metz chargé de l’urbanisme, vice-président de la Communauté d’agglomération Metz Métropole
« Mieux contrôler le développement urbain »
Entre le centre Pompidou de Shigeru Ban et les aménagements imaginés par Nicolas Michelin, les Messins vous paraissent-ils avoir pris conscience de l’ampleur des transformations à venir à l’ouest du futur quartier de l’amphithéâtre ?
Les habitants se sont rendus par milliers aux expositions sur ces deux projets, encore difficiles à appréhender : il faudra une quinzaine d’années avant que ne se concrétise le programme de 1 500 à 2 000 logements, 50 000 mètres carrés de bureaux et 30 000 mètres carrés de commerces. Par ailleurs, les habitants ne perçoivent pas toujours la culture comme vecteur du développement économique. En revanche, les investisseurs ont parfaitement compris que la réussite d’un projet urbain repose sur trois piliers : la qualité urbanistique, la dimension architecturale et l’offre de culture et de loisirs.
Comment la ville organise-t-elle sa maîtrise d’ouvrage ?
Le cahier des charges de l’opération insistera sur le traitement environnemental : assainissement des eaux pluviales par des roselières, toitures végétalisées à la fois isolantes et filtrantes, réseau de chauffage et de froid urbains. A l’instar de Nantes ou Lyon, nous avons défini un programme précis, avant de choisir les maîtres d’œuvre en fonction des réponses apportées sur concours ou lors d’entretiens.
A l’Est de l’agglomération, quels enseignements tirez-vous de la création des quartiers de Borny et du technopôle, respectivement âgés de 40 et de 25 ans ?
Le bilan de Borny est mitigé. Spacieux et agréables, les immeubles de Jean Dubuisson n’ont pas pris une ride. Jusqu’au milieu des années 80, les plans d’accession à la propriété lancés à Borny ont bien marché. La situation s’est ensuite dégradée suite aux problèmes de chômage, de drogue et de vie sociale mal gérés. Borny souffre aussi de sa situation de cul-de-sac. Son désenclavement constitue une urgence. Quant au technopôle, il présente un tissu trop lâche. Son extension devra organiser un bâti plus dense et une mixité des fonctions associant bureaux, services et logements.
Metz vous paraît-elle fidèle à sa réputation de pionnière de l’écologie urbaine ?
Voici une trentaine d’année, nous avons acquis cette réputation en stoppant les ravages d’un urbanisme sauvage et en passant notre surface d’espaces verts de 50 à 380 hectares. Aujourd’hui, ces acquis font partie du paysage et ne suffisent plus à porter l’image de la ville. Nous devons miser sur la qualité du développement urbain, la culture et l’architecture contemporaine. La ville s’est ainsi assurée le concours d’un architecte conseil chargé de superviser tous ses grands dossiers. De même, nous ne vendons plus de terrain qu’après la délivrance du permis de construire, pour mieux contrôler le développement urbain.
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