Notre entreprise est florissante, mais il nous faut passer un seuil pour répondre à l’évolution des procédures de passation des marchés publics et au recours croissant des collectivités aux financements privés.

Françis Loye

PDG de l’entreprise générale de bâtiment nancéienne GFE, Françis Loye explique ainsi sa décision de se rapprocher, d’ici à janvier prochain, du major du grand Est Demathieu et Bard. Repreneur de la société en 1995, le dirigeant a porté son chiffre d’affaires de 10 à 18 millions d’euros en dix ans et l’a érigée en seul challenger meurthe-et-mosellan des filiales régionales des grands groupes. Présent sur les principaux chantiers de Meurthe-et-Moselle, GFE suscitait les convoitises de majors nationaux, voire étrangers. Francis Loye a néanmoins opté pour le groupe familial et régional Demathieu et Bard, au nom des valeurs communes aux entreprises indépendantes.

Nous avons saisi l’opportunité d’acquérir une belle entreprise que nous connaissions déjà pour avoir travaillé ensemble sur le chantier du stade Picot à Nancy. Notre objectif ne consiste pas à développer une croissance externe systématique, mais une implantation régionale forte constitue un atout : elle nous permet une plus grande réactivité face aux attentes des donneurs d’ordres locaux.

Jean-François Piquet, directeur général de Demathieu et Bard

Ex-filiale bâtiment du groupe nancéien Gauthrot Frères, disparu en 1994, GFE s’adosse à un partenaire solide : spécialiste des ouvrages d’arts et présent dans tous les secteurs de la construction, Demathieu et Bard, basé à Montigny-lès-Metz, prévoit 420 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2005. Le groupe emploie 1 600 salariés et réalise 30 % de son chiffre d’affaires à l’export.

Une dot bien garnie

Le rapprochement doit préserver l’identité de GFE, dont les effectifs resteront inchangés à 120 salariés.  Spécialiste de la construction, l’entreprise compte étendre ses compétences en génie civil, notamment dans le domaine hydraulique. Demathieu et Bard apportera également à GFE son savoir-faire juridique, financier et commercial. L’entreprise générale nancéienne apportera en dot un carnet de commandes et des références enviables : le gros oeuvre des Zac Stanislas et Meurthe à Nancy (3 millions d’euros), la conception-construction de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie et des industries agro-alimentaires (3 millions d’euros),  la construction de la salle polyvalente de Saint-Max (3 millions d’euros) et de la maison de retraite d’Hospitalor à Onville (4 millions d’euros), inaugurée ce 9 novembre… A l’avenir, le rapprochement des deux structures doit leur permettre de multiplier leurs chances sur les futurs grands chantiers nancéiens dont les programmes hospitaliers, la construction du pôle universitaire Artem, le réaménagement du centre-ville en vue de l’arrivée du TGV ou encore le plan Logements 2008. Agé de 55 ans, Francis Loye compte accompagner la transition jusqu’à son départ en retraite.

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