Quatre mois après le licenciement de 526 salariés à l’usine Bata de Moussey (Moselle), 71 des 430 personnes ne bénéficiant pas des mesures d’âge ont retrouvé une activité. Le cabinet Altédia poursuit sa mission de reclassement, mais les aides promises se font toujours attendre.
Près de quatre mois après son installation à Moussey, Lunéville (Meurthe-et-Moselle) et Sarrebourg (Moselle), la cellule de reclassement des anciens de Bata a pris en charge 321 des 430 intéressés potentiels.
Si 250 anciens salariés de l’usine de chaussures ont spontanément adhéré à la structure mise en place par le cabinet spécialisé Altédia, 70 d’entre elles ont dû être relancées, tandis qu’une centaine d’autres ont cessé de donner signe de vie. Altédia explique ces “disparitions” par le déménagement de certaines personnes, leur souhait de ne pas reprendre le travail ou encore par un retour à l’emploi par leurs propres moyens.
Premiers entretiens
Constituée de sept anciens salariés de Bata – dont quatre conseillers et trois assistants – et de cinq professionnels du reclassement – psychologues, sociologues ou spécialistes des ressources humaines -, l’antenne de reclassement vient d’achever les premiers entretiens avec ses 321 adhérents.
Bilan de compétences
Chargée de coordonner les actions de reclassement en décembre dernier, Claudette Humbert-Mulas avait assuré que la cellule de soutien psychologique, mise en place lors du conflit, resterait en activité, mais aucun partenaire n’a jugé utile le maintien de cette structure. Altédia a préféré opté pour un classique bilan de compétences.
Personnellement, je me suis demandé à quoi servaient les formulaires que l’on me faisait remplir, sans doute parce que j’avais déjà une idée précise de ce que je voulais faire en quittant Bata, estime Evelyne Caro, ex-déléguée CGT de Bata. Mais l’existence de la cellule est positive, dans la mesure où elle permet aux anciens salariés de sortir de leur isolement.
Claudette Humbert-Mulas
Ancienne déléguée du personnel CFDT et actuelle présidente du comité de pilotage du reclassement, Anita Marchal souligne, quant à elle, l’insuffisance des effectifs d’Altédia.
Même si les anciens salariés de Bata ont effectué un énorme travail, ce ne sont pas des professionnels du reclassement. Or, cinq consultants à temps plein ne suffiront pas à assurer les entretiens bimensuels prévus dans le volet social signé par Bata.
Anita Marchal
1 084 entreprises prospectées
Depuis février dernier, la prospection de 1 084 entreprises, sur les deux bassins d’emploi de Lunéville et de Sarrebourg, a permis de détecter 187 postes à pourvoir, dont une centaine pourrait être occupée par d’anciens salariés de Bata. Le comité de pilotage y voit la preuve que, sans implantation d’entreprises extérieures, susceptibles d’engager le personnel majoritairement fémi- nin et peu formé de Bata, les efforts de reconversion risquent de rester vains.
Bata vient d’annoncer le versement de 500 000 euros d’aide à la réindustrialisation, somme jugée nettement insuffisante par le comité de pilotage. Les aides promises par l’Etat et par les collectivités territoriales aux entreprises recrutant les anciens de Bata sont, quant à elles, au point mort.
Le bilan de Bata
- Salariés licenciés : 526
- Préretraites : 96
- “Disparus” : 109
- CDI : 15
- Autres solutions : non communiquées.
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