En travaillant bénévolement à la chaîne durant une demi-journée, les cadres de Juva ont pris conscience des contraintes de la production tout en oeuvrant pour une bonne cause.
Spécialiste des compléments alimentaires Juvamine, des produits d’hygiène et de premiers soins, Juva Production, implanté à Forbach (Moselle), a fêté son 10e anniversaire d’une manière originale : le matin du samedi 7 septembre, 41 cadres, dont 29 avaient effectué le déplacement depuis Paris, sont venus assurer la production de 7 heures à 12 h 30, sous la direction de neuf ouvrières mosellanes. L’initiative, reconduite pour la troisième fois, rencontre un succès croissant au sein de l’encadrement du groupe qui compte 300 salariés répartis entre les sites de Dijon, Denain, Agen, Forbach et le siège social parisien.
Bénéfices reversés
Nous avons organisé le premier échange de rôles en 1997, en partie pour faire découvrir aux cadres parisiens l’usine de Forbach. Les fonds récoltés avaient été versés à des associations locales. Deux ans plus tard, les bénéfices de l’opération sont revenus à des ONG intervenant au Kosovo. Cette année, nous offrirons les 24 000 euros de gains à l’association Les enfants de Kaboul, fondée par la journaliste Marine Jacquemin pour doter la capitale afghane d’un hôpital.
Marc Pfeffer, directeur général de l'usine
Choisie par Christian Arrend, Pdg de Juva Production, en accord avec la direction du groupe Juva, la cause humanitaire constitue la motivation première des participants. La découverte in situ des conditions de production génère aussi des prises de conscience, voire des changements.
En travaillant à la chaîne, les cadres du marketing ont réalisé qu’il était plus facile de retourner un décor lors de l’impression du packaging que de retourner l’étui sur la ligne de production.
Marc Pfeffer
De même, les cadres du service achat, endoloris par une matinée de manutention, réfléchissent à des conditionnements plus petits pour stocker et emballer les flacons remplis.
Prise de conscience
A Paris, nous nous sentons souvent exténués à force de stress. Confrontés au lever à 5 heures du matin, au bruit, à la chaleur et à la pénibilité du travail répétitif, nous prenons conscience que nous ne sommes pas si mal derrière nos bureaux et éprouvons plus de respect pour les agents de fabrication.
Christelle Chappeuil, responsable de la communication, qui a participé aux éditions 1999 et 2003 de la manifestation
Les ouvrières mobilisées pour l’encadrement n’ont pas caché leur amusement face au manque de dextérité de ces ouvriers d’un jour, dont le rendement s’est avéré inférieur de 44 % à celui des ouvrières.
Et encore, on leur a donné un petit coup de main !
Céline Rohr, une des ouvrières
La demi-journée d’inversion des rôles reste, pour l’heure, l’apanage du site de Forbach, qui envisage sa reconduction… dans un ou deux ans.
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