Le plasturgiste Rehau a lancé, à l’échelle mondiale, un jeu de simulation pour initier ses cadres aux nouvelles valeurs comptables.

Il n’est pas forcément évident de passionner un auditoire durant une journée et demie sur l’interdépendance entre usines et agences commerciales d’une part, et flux de valeurs et flux monétaires, d’autre part. Pour y parvenir, le plasturgiste Rehau (15 000 salariés sur 170 sites mondiaux) a conçu un jeu de simulation, inspiré du Monopoly, comprenant des pions et des pièces de monnaie factices, et a présenté aux 1 300 cadres concernés de huit régions du monde l’harmonisation de son système comptable sur la base des normes IFRS. C’est le projet Best Practice, lancé par ce groupe familial en 2008.

Ni gagnant ni perdant

L’équipe de Best Practice, constituée de collaborateurs du monde entier, s’est appuyée sur les compétences de la société allemande BTI (Business Training International) pour concevoir un jeu pédagogique accessible à tous les participants. Préalablement formés durant trois jours au siège social de Munich, en mai 2008, 40 formateurs ont orchestré des séminaires d’une journée et demie dans les huit régions Rehau du monde. Au siège de la région Western Europe, basée à Morhange (Moselle) et regroupant la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse et le Maghreb, cinq formateurs de la «Rehau académie» ont formé 150 collaborateurs en sept séances.

Concrètement, le jeu simule deux années comptables. Il explique les conséquences de décisions opérationnelles sur le
cash-flow, démontrant, notamment, que si les produits semi-finis ne trouvent pas preneur, les en-cours augmentent, tandis que le cash-flow, symbolisé par des pièces, diminue. Le formateur présente des objectifs aux joueurs en expliquant à chaque étape les principes de croissance, de politique de prix ou de productivité des usines. Les groupes s’impliquent dans le jeu d’autant plus librement qu’il n’y a ni gagnant, ni perdant. La dernière demi-journée de formation est consacrée à l’explication des situations rencontrées au cours du jeu de la veille.

Impliquant la révision de l’ensemble du concept de gestion analytique et financière, le projet devait être présenté rapidement à l’ensemble des cadres décisionnaires. Le jeu permet à des gestionnaires, mais aussi à des commerciaux ou à des ingénieurs, de rentrer dans des sujets comptables de manière différente.

Michael Kunnel, directeur administratif et financier et membre du comité de direction Rehau Western Europe, qui assure que ce jeu de plateau figure, désormais, parmi les outils de formation pérennes du plasturgiste

Le niveau de financement moyen de Rehau France en matière de formation professionnelle se monte à environ 3 % de la masse salariale. L’opération n’a été inscrite ni dans le DIF, ni en période de professionnalisation. Rehau ne communique pas sur le coût de la formation, mais souligne qu’elle a représenté « un investissement important, à la mesure de l’importance du projet ».

--Télécharger l'article en PDF --