Par l’intermédiaire d’éducateurs « sécurité scolaire », le département de la Moselle a entrepris d’éduquer les enfants à la sécurité dans les transports.

Au cours du premier trimestre de l’année scolaire 1997-1998, la division des transports de la Moselle a organisé sept journées de formation à l’intention d’éducateurs « sécurité scolaire » représentant les 96 établissements du département. Organisés en partenariat avec la police ou la gendarmerie, les sapeurs- pompiers, l’Education nationale, la prévention routière et les compagnies de transports, ces stages comportent une matinée de présentation de la législation, de l’organisation des voyages éducatifs, des responsabilités juridiques, et des éléments de sécurité dans les transports scolaires. L’après-midi est consacré à l’application pratique : les éducateurs « sécurité scolaire » exercent deux classes d’élèves de 6e à sortir d’un autocar en moins de trente secondes.

Ces éducateurs peuvent être le principal du collège, un professeur, un surveillant ou même un emploi-jeune. L’essentiel est que, dans chaque établissement, nous disposions d’un interlocuteur-relais qui organisera ensuite des opérations de prévention dans toutes les classes.

Jean-Pierre Dupoirier, directeur de la division des transports de la Moselle

Des démonstrations par l’accident

Si l’autocar reste le mode de transport le plus sûr, il a pourtant donné lieu à 14 accidents mortels dans toute la France au cours de l’année scolaire 1996-1997. Les formateurs « sécurité scolaire » apprennent donc aux enfants à se tenir éloignés de la bordure du trottoir, à ne jamais s’approcher du car avant son arrêt complet, et à éviter les bousculades – tout particulièrement la ruée vers la banquette arrière. Une fois installés, les collégiens sont priés de ne pas se lever, de ranger leur cartable sous leur siège au lieu de le laisser traîner dans l’allée centrale, de s’abstenir de manger, de fumer, de chahuter Ces consignes basiques sont illustrées à la fois par des dépliants imagés et par d’impressionnantes photographies de cars brûlés dans des coupures de presse.

Au cours des deux dernières années, nous avons connu trois incendies de car en Moselle. En cas de fuite de gasoil, ou de feu électrique dans le moteur, l’oxygène de l’habitacle est consumé en une minute. Après deux minutes, les vitres explosent. Le véhicule est totalement calciné au bout de sept minutes. Il est donc impératif d’apprendre au personnel et aux enfants à sortir au plus vite dans le calme, à se regrouper, et à s’éloigner du car.

Jean-Pierre Dupoirier

Outre la formation de formateurs « d’éducateurs sécurité », le département organise, depuis 1995, des campagnes de prévention dans les regroupements pédagogiques d’écoles primaires. Deux groupes d’élèves ont démontré de manière éclatante l’utilité de ces actions : fin juin 1996, un chauffeur de car scolaire de Wuisse-Hempont a été victime d’un malaise suite à une piqûre de frelon. Ses trois derniers passagers, des enfants de moins de huit ans, ont réagi en fonction des consignes données quelques semaines plus tôt à l’école. En septembre 1997, ce sont des collégiens de Faulquemont qui ont évacué sans panique un car scolaire dont le moteur avait pris feu.

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