92 logements en péril seraient démolis.
Huit ans après les affaissements miniers qui avaient détruit 80 logements à Moutiers (1 923 hab., Meurthe-et-Moselle), une étude révèle un risque similaire pour 92 logements du quartier de La Goulotte, dans la ville haute.
Ces maisons ne craqueront peut-être jamais, mais nul ne peut prendre le risque de les voir s’effondrer.
Jean-Pierre Josien, directeur de Géodéris, chargée d'expertiser le sous-sol du bassin ferrifère
Depuis deux ans, la ville est placée sous surveillance microsismique pour détecter, en trois points de la ville basse, les risques d’affaissements. Mais si ceux-ci, susceptibles de se produire en quelques jours ou semaines, peuvent être anticipés, l’effondrement ne dure, pour sa part, que quelques secondes.
Il existe des précurseurs signalant une menace imminente, mais le risque de fausse alerte n’est pas gérable en zone habitée.
Jean-Pierre Josien
L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) placera, d’ici à la fin d’avril, quatre capteurs à une cinquantaine de mètres de profondeur. En cas d’alerte, le quartier serait évacué en 48 heures.
Expropriation
La direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement chiffrera, d’ici à l’été, le coût d’un éventuel comblement, mais les constats de Géodéris laissent peu d’espoir. Selon toute vraisemblance, la préfecture optera pour l’expropriation-démolition des maisons.
Il s’agit d’un véritable drame humain et économique. Certaines personnes âgées refusent de partir. Les familles, dont certains jeunes couples endettés, craignent à juste titre de ne pas être indemnisés à hauteur du prix de la reconstruction à neuf.
Colette Goeuriot, présidente du Collectif de défense des communes minières
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