Plus petite communauté de communes de France avec 850 habitants, l’intercommunalité de l’étang du Stock ­(Moselle) expérimente, depuis un an, la première installation d’assainissement sans entretien de France.

Nous avons pris en charge le traitement des eaux usées, mais n’avions pas les moyens de financer l’entretien des réseaux. Sur les conseils de la direction départementale de l’agriculture, la solution novatrice des stations de relevage autonomes Salmson est retenue. Quatre stations sont mises en place en mars 2006.

Bernard ­Simon, maire de Langatte et président de la communauté de communes de l'étang du Stock

Retour sur investissement

En dix-huit mois, l’équipement n’a effectivement nécessité aucun entretien. Presque deux fois supérieur au coût d’une installation classique, le système permet un retour sur investissement en l’espace de deux ans, grâce à l’absence totale de maintenance des pompes installées en fosse sèche, faciles d’accès et ne présentant aucune nuisance olfactive (lire ci-dessous).

Les critères économiques n’entrent pas seuls en ligne de compte. Les systèmes de dégrillage classiques finissent toujours par s’obstruer, contraignant les agents communaux à un travail de curage éprouvant et dangereux. En France, les réseaux font partie des lots de travaux publics et ne font l’objet d’aucune ­attention particulière. Il faut changer de méthode. En Allemagne, les pompes se trouvent en fosses sèches et, dans les pays de l’Est, qui n’ont aucune tradition en matière d’assainissement, les responsables optent massivement pour les systèmes sans entretien.

Gilles Garmy, gérant de la société ­Hydrautech basée à Saint-Pierre (Bas-Rhin), qui s'est chargée de l'installation des stations de ­relevage de Diane-­Capelle

Les deux premières tranches de travaux, qui ont permis d’assainir un secteur de trois kilomètres autour du site, ont coûté 3,5 millions d’euros.

Intérêt touristique

Tenant compte de l’intérêt touristique de l’étang du Stock, le département a dérogé à la règle qui proscrit le financement d’assainissements privés et a pris en charge 20 % de l’investissement global, suivi par l’agence de bassin Rhin-Meuse, à hauteur de 20 %. Enfin, des fonds européens sont versés pour 40 %. Les propriétaires des résidences secondaires, implantées le long de l’étang, ont également été mis à contribution. Principaux bénéficiaires des travaux, ils ont dû s’acquitter d’une facture de 5 800 euros pour boucler le financement. L’assainissement de la totalité du pourtour de l’étang représenterait un investissement compris entre 12 et 15 millions d’euros, d’autant plus difficile à financer que ­l’Europe ne subventionne plus ce type de travaux en France. Le système Emuport constituant un mode de relevage propre et écologique faisant appel au polyéthylène haute densité recyclable, le maire de Langatte espère, néanmoins, obtenir des fonds européens au titre du développement durable.

Une station autonome avec séparateur de solides

Le système Emuport se compose d’un collecteur d’arrivée des effluents, de deux réservoirs séparateurs de solides, de deux pompes submersibles en fosses sèches, d’un tuyau de refoulement vers la station d’épuration, de deux vannes d’isolement pour chaque pompe, d’un clapet à boule et d’un regard de mainte­nance. La station recueille les effluents à la sortie du collecteur et retient les grosses particules à l’intérieur des réservoirs séparateurs par les dégrilleurs. Lorsque les pompes sont à l’arrêt, les eaux usées traversent la pompe à contresens et aboutissent dans le réservoir collecteur commun. Lorsque les pompes redémarrent, les eaux sont à nouveau pompées de manière à expulser les matières solides vers la conduite de refoulement.

--Télécharger l'article en PDF --