Le comité de Suivi sur Florange a présenté lundi 22 avril un programme de recherche sur la fabrication d’acier à faible impact plus ambitieux que ne le prévoyaient les accords passés entre l’Etat et ArcelorMittal en janvier. LIS (Low impact Steelmaking) mobilisera 32 millions d’euros, essentiellement en Lorraine. Rien ne garantit en revanche que les applications industrielles s’effectueront à Florange.
Nous allons enfin pouvoir parler de Florange en termes positifs. Avec un investissement public-privé de 32 millions d’euros, le projet LIS dépasse largement les accords initiaux et permettront de recentrer la recherche sur la réduction du CO2 en Lorraine.
François Marzorati, président du comité de suivi des engagements entre ArcelorMittal et l’Etat, à l’issue d’une réunion de travail à la cité administrative de Metz, lundi 22 avril 2013
Le financement du programme se répartira entre 13 millions d’euros apportés par la recherche-développement d’ArcelorMittal, 15 millions d’euros provenant de l’Ademe et 4 millions d’euros partagés entre les différents acteurs privés du projet. “Doublement innovant, le projet LIS vise à créer des modules technologiques permettant soit de diminuer le CO2 émis, soit de le valoriser. La recherche sera portée à 60 % par les laboratoires lorrains. Nous nous donnons six ans pour évaluer ses résultats. Il est trop tôt pour dire si ses applications pourront permettre de redémarrer un haut-fourneau à Florange“, explique Henri-Pierre Orsoni, directeur des zones Atlantique et Lorraine d’ArcelorMittal.
“On ne s’est pas battus pour Dunkerque”
LIS enterre définitivement Ulcos, qui prévoyait le captage et l’enfouissement du CO2, mais ouvre des perspectives inédites de valorisation du gaz soit en l’injectant dans des minerais, soit en utilisant des micro-organismes pour en extraire des substances chimiques. Le projet consacre le centre de recherches d’ArcelorMittal à Maizières-les-Metz comme pôle d’excellence de la fabrication d’acier propre et valorise la toute jeune université de Lorraine.
Ses applications pourraient s’appliquer non seulement à la sidérurgie, mais aussi à l’ensemble des industries productrices de CO2. Mais les pilotes expérimentaux pourraient bien être testés sur les sites d’ArcelorMittal à Dunkerque (Nord), faute de haut fourneau en activité en Lorraine.
Nous ne nous sommes pas battus pour que ça se fasse ailleurs.
Un sidérurgiste CFDT, désormais seul syndicat à participer aux négociations
32 millions d’euros viennent de tomber dans l’escarcelle lorraine, et nous le devons à notre mobilisation. Mais nous ne croyons pas à un délai de six ans. Nous demandons l’assurance que la recherche trouvera son application à Florange et nous espérons revoir couler de la fonte dans la vallée de la Fensch.
Edouard Martin, leader CFDT d’ArcelorMittal
--Télécharger l'article en PDF --