Au cours d’une table ronde sur l’accès des jeunes talents aux commandes architecturales, le collectif d’architectes indépendants Gens occupera le devant de la scène, le 6 février à l’hôtel de ville de Nancy, à l’initiative de la Ville et de l’Ecole d’architecture (*) A partir de 18 h 30 dans les grands salons de l’hôtel de ville. et avec la participation du « Moniteur ».
Le thème découle de la première étape provinciale de l’exposition des lauréats des Albums des jeunes architectes et paysagistes (Ajap) 2012. Jusqu’au 7 février à l’école d’architecture de Nancy, les visiteurs peuvent notamment découvrir les talents du collectif Gens, premier lauréat lorrain de la compétition nationale organisée sous l’égide du ministère de la Culture. Ses cinq membres sont retournés le 15 janvier sur les bancs de l’école pour offrir aux étudiants un aperçu d’une trentaine de projets souvent modestes, parfois inaboutis, mais toujours inventifs.
Constitué en 2009, le collectif, composé de Mathias Roustang, Guillaume Eckly, Jean-Baptiste Friot, Sylvain Parent et Barbara Fischer, a su créer une marque de fabrique caractérisée par la sobriété et l’inventivité, dans les ouvrages les plus divers : qu’il s’agisse d’une barre de logements nordiste, d’un chai de vignoble mosellan ou d’une maison de campagne toulousaine, les jeunes concepteurs ont su tirer parti d’un budget moyen de 900 euros/m2.
Gens a ainsi édifié à Haraucourt (Meurthe-et-Moselle) une Maison du sel longiligne, aux façades de verre faisant office à la fois de vitrine et de miroir. Répondant à un projet de capitainerie « zéro budget, zéro délai » à Xures (Meurthe-et-Moselle), les jeunes architectes ont opté pour une simplicité radicale, récupérant des conteneurs usagés pour constituer un long édifice couleur rouille qui s’intègre aux lignes de la jetée. Sollicités par une boîte de nuit nancéienne, ils ont créé un sol chamarré constitué de 24 nuances de chutes de dalles aussi spectaculaires que difficiles à poser. Pour réduire les budgets, les bidouilleurs enthousiastes savent convaincre des artisans spécialisés ou non, tels ces fabricants de fosses à lisier en béton sollicités pour créer des barrettes servant d’auvent dans une maison de campagne. Une seule ombre assombrit le tableau idyllique : « L’exercice en libéral se traduit en général par quelques années de galère financière », prévient Jean-Baptiste Friot.
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