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La crise financière de Daewoo inquiète la Lorraine

Le conseil régional de Lorraine et Daewoo Electronics apportent un démenti formel aux rumeurs de fermeture des trois usines de Lorraine. Le groupe a encore demandé un rééchelonnement de ses dettes portant sur 5 milliards de dollars.

Daewoo-manifestatonLa crise dans laquelle se trouve plongé le conglomérat sud-coréen Daewoo, au bord de la faillite, suscite depuis plusieurs semaines de vives inquiétudes en Lorraine, où il dispose de trois usines employant quelque 1.400 salariés. A la veille de la manifestation organisée par la CGT et la CFDT devant la préfecture de Metz pour dénoncer le « silence radio » de Daewoo, la publication dans le Monde d’un article annonçant la fermeture probable de ces sites a fait l’effet d’une bombe. Le président de la région, Gérard Longuet, qui a rencontré vendredi dernier J.B. Chun, responsable de la restructuration de Daewoo, assure avoir obtenu confirmation de « l’attachement du groupe coréen à ses sites lorrains » et dénonce « une désinformation manifeste ».

Pour leur part, les trois directeurs des usines de fours micro-ondes (350 salariés à Villers-la-Montagne, Meurthe-et-Moselle), téléviseurs (350 salariés à Fameck, Moselle) et de tubes cathodiques (600 salariés à Mont-Saint-Martin, Meurthe-et-Moselle), ont signé un communiqué commun précisant que « l’importance stratégique des trois usines lorraines de Daewoo n’est pas remise en cause dans les futurs plans de développement », ce que Daewoo confirmait aussitôt depuis Paris.

Christian-PierretLa situation de Daewoo en Lorraine est préoccupante, mais ne préjuge pas de la fermeture des sites.

Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie et lui-même lorrain

« Rumeurs alarmistes »

Pour Ernest Loddo, directeur du personnel à Villers-la-Montagne, le retard intervenu dans la signature du protocole d’accord entre Daewoo et le groupe financier américano-saoudien Walid Alomar, repreneur désigné de Daewoo Electronics, ne signifie pas la fermeture des sites.

L’accord définitif de cession ne pouvait intervenir avant trois mois. Pourquoi bousculer les partenaires en pleine négociation ? Nous sommes rentables depuis trois ans et présentons 6 millions de francs [914.000 euros] de bénéfices. Les rumeurs alarmistes nous font beaucoup de tort. On dirait que l’on ne veut pas que nous restions.

Ernest Loddo

Plus incisif, le directeur du personnel de l’usine de téléviseurs de Fameck dénonce un lynchage médiatique. « On est en train de nous nuire alors que nous n’avions jamais eu autant de travail. Daewoo Electronics en Lorraine est viable. Pourquoi ne pas nous laisser le temps d’en faire la preuve ? »

Ce catastrophisme nous est extrêmement préjudiciable vis-à-vis de nos fournisseurs et de nos clients, alors même que nous venons de procéder à une quarantaine d’embauches. Pire, il entérine la confusion entre trois sites indépendants et différents.

Dominique Berrini, DRH du site d'Orion

Affichant des pertes cumulées de 620 millions de francs (94 millions d’euros), cette usine apparaît comme la plus fragile du groupe en Lorraine. Il n’empêche que, en dépit de toutes ces déclarations rassurantes, les nouvelles quotidiennes en provenance de Séoul n’incitent guère à l’optimisme et Daewoo donne l’effet d’un bateau ivre. Hier encore, le conglomérat, qui croule sous 57 milliards de dollars (55,3 milliards d’euros, 363 milliards de francs) de dettes, a demandé à ses créanciers internationaux un moratoire sur une tranche de 5 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) jusqu’en mars, malgré le plan de sauvetage élaboré au mois d’août.


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Pascale Braun

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