Syndicats et direction ont signé un accord prévoyant une concertation préalable avant toute suppression de postes d’ici à 2005.
Le comité central d’entreprise de la manufacture de Baccarat s’est tenu hier dans une atmosphère houleuse : l’intersyndicale de la manufacture meurthe-et-mosellane a débrayé dès 10 heures pour protester contre un plan de suppression de 96 postes (sur un effectif total de 830 salariés) dont 50 emplois au secteur chaud, noyau dur de la production cristallière.
Ces suppressions ne peuvent se justifier par la situation financière de l’entreprise, dont le chiffre d’affaires a progressé de 2,7 % au cours des deux dernières années.
Eric Rogue, délégué CGT du personnel
Contre-propositions
Prévenue, le 12 mars, du contenu du plan social, l’intersyndicale a élaboré des contre-propositions demandant à la direction de mettre un terme à la sous-traitance de certaines pièces, la mise en place d’un département création artistique en interne, et surtout un plan d’investissement visant à conforter l’outil de production.
La direction dépensera cette année 5,5 millions d’euros pour transférer son siège social parisien. Mais les investissements productifs se limiteront cette année à 1,7 million d’euros.
Eric Rogue
Les salariés de Baccarat craignent également un recentrage de la marque vers de nouvelles formes d’artisanat d’art. La direction de la cristallerie, qui s’appuie sur une diversification réussie dans les bijoux, présentera cette année de nouveaux modèles de fourrures et sacs sertis de cristal ainsi que des montres à boîtier cristal.
Nous revendiquons le rapatriement de tous les métiers d’art, y compris l’orfèvrerie, sur le site de la manufacture.
Hubert Weiss, délégué syndical Sud-Verre
Les syndicats ont signé un accord prévoyant qu’aucune suppression de poste n’interviendra, d’ici à 2005, sans concertation préalable. Les négociations devraient se poursuivre au-delà du plan social.
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