Les salariés du site mosellan s’inquiètent de l’arrêt d’un des deux hauts-fourneaux. Ils pointent des similitudes avec la fermeture de l’aciérie de Gandrange en 2008.
Les syndicats d’ArcelorMittal à Florange appellent à une assemblée générale ce vendredi dans l’enceinte du site mosellan de 2.900 salariés. L’intersyndicale s’inquiète de l’arrêt annoncé ce jeudi d’un des deux hauts-fourneaux du site, de la prolongation de l’arrêt du second qui ne sera pas rallumé avant janvier et du recul de l’activité sur les lignes Packaging. Des mesures de chômage partiel sont envisagées.
La députée PS de Moselle Aurélie Filippetti a appelé Nicolas Sarkozy et le gouvernement à agir fermement contre « la politique spéculative » d’ArcelorMittal.
Conjoncture et flexibilité
Le site sidérurgiste mosellan devient une fois de plus la variable d’ajustement du groupe ArcelorMittal dès que la conjoncture économique se ralentit.
Aurélie Filippetti
ArcelorMittal a annoncé jeudi que le haut-fourneau P6, qui fonctionnait à moins de 75 % de ses capacités, serait « mis en veille » début octobre pour une durée non précisée. Cette mesure devrait toucher 650 employés pour lesquels l’entreprise sidérurgique envisage des mutations temporaires sur d’autres sites ou du chômage partiel.
Quant au second haut-fourneau, éteint depuis juin, il ne sera pas rallumé avant janvier prochain.
Les syndicats pointent d’inquiétantes similitudes avec la fermeture de l’aciérie voisine de Gandrange en 2008, qui a causé 575 suppressions de postes.
Comme à Gandrange, la direction ralentit l’activité du site, puis invoque une augmentation des coûts fixes pour dénoncer notre manque de productivité.
Édouard Martin, représentant CFDT au comité central d'entreprise
Le sidérurgiste, qui promettait en 2008 la réfection des installations de Florange pour un montant de 330 millions d’euros, s’est depuis limité à des travaux de maintenance.
Après un bon début d’année, la production d’aciers pour emballages de la division packaging achève le troisième trimestre par une chute de 50 % de la production. La direction avance des éléments conjoncturels pour expliquer cette dégringolade. La sécheresse printanière a réduit la demande de boîtes de conserve pour les légumes. Les clients semblent par ailleurs également avoir augmenté leurs stocks pour anticiper les hausses de prix, et importé des aciers en provenance d’Asie. À Florange, cette conjoncture se traduit par la non-reconduction de 80 contrats d’intérim, le passage de quatre à trois équipes et l’arrêt de la production durant tous les vendredis du mois de septembre.
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