Filiale de l’américain TRW, l’usine de freins TRW de Bouzonville (Moselle) annonce une baisse de la production. Le volume passerait de 7,2 millions d’unités aujourd’hui à 5,1 millions en 2010, accompagnée d’une forte décrue des effectifs qui descendraient à 468 personnes contre 820 actuellement.

Principal employeur de la vallée rurale de la Nied, la direction de TRW impute cette décision à « une perte de confiance des clients et des actionnaires », suite au mouvement de grève qui a affecté la production durant 36 heures en novembre dernier.

En 2005, l’usine employait 978 personnes pour une production de 8,5 millions de freins. Elle avait lancé un référendum sommant les salariés de choisir entre le maintien de la production moyennant un passage progressif aux 39 heures payées 38 heures et demi ou le maintien des 35 heures, qui supposait 300 suppressions de poste. Successivement acceptée, rejetée puis finalement validée au cours d’un troisième référendum lui-même contesté, l’augmentation du temps de travail est entrée en application en janvier dernier avec la disparition complète des RTT.

Attaquée aux prud’hommes et devant le tribunal administratif, la direction est elle-même revenue sur cet accord. Mais elle conditionne la reprise des négociations à la ratification par les syndicats d’une « charte de comportement » portant notamment la durée du préavis de grève à 25 jours. Les syndicats restent dans l’expectative en attendant les résultats des élections professionnelles prévues le 13 mars prochain. Plus que le résultat des futures renégociations du temps de travail, ils redoutent de voir l’usine tchèque de TRW absorber progressivement la production du site mosellan. La direction se refuse pour sa part à tout commentaire.

--Télécharger l'article en PDF --