Volée le 10 janvier dernier, la célèbre plaque de marbre : « Ici reposent les promesses de N. Sarkozy », commémorant la fermeture de l’aciérie et du train à billettes d’ArcelorMittal Gandrange sera remplacée dès la semaine prochaine.
Mais avec ou sans stèle, le village mosellan s’est imposé en lieu de pèlerinage politique. François Hollande, attendu sur le site le 17 janvier prochain, ne manquera pas de rappeler les promesses du président de la République qui, dans l’euphorie de son « voyage de noces », s’était fait fort d’empêcher les 570 suppressions de poste annoncées par Lakshmi Mittal le 16 janvier 2008.
Christine Boutin s’est rendue à Gandrange en décembre dernier, Jean-Luc Mélenchon y annonce une visite en janvier. Ces recueillements médiatiques ne réjouissent outre-mesure ni la municipalité de cette commune socialiste de 2 800 habitants, ni les 380 salariés restants du site (ils étaient environ 1000 début 2008).
Nous n’avons besoin ni de stèle, ni de tombe, mais de nouvelles perspectives et d’un nouvel élan.
Xavier Phan Dinh, délégué CGT d’ArcelorMittal Gandrange et conseiller municipal du village
Spécialisé dans les produits longs, le site n’est pas affecté par la mise en sommeil des hauts-fourneaux voisins de Florange. Depuis la fermeture de son aciérie, l’usine s’approvisionne auprès d’une unité allemande d’ArcelorMittal.
La CGT de Gandrange a élaboré avec un bureau d’étude messin un projet de construction d’une nouvelle aciérie électrique qui permettrait de recycler les ferrailles européennes aujourd’hui traitées par des sidérurgistes turcs. Pour l’heure, la commune attend la restitution de quelque 100 hectares laissés vacants par la fermeture partielle du site et demande la déconstruction dans les meilleurs délais de l’ancienne aciérie.
--Télécharger l'article en PDF --